Diaspora burkinabè de New-York : Mano et ses amis solidaires aux déplacés internes

Diaspora burkinabè de New-York : Mano et ses amis solidaires aux déplacés internes

L’artiste-rappeur burkinabè, Mano, résidant aux Etats-Unis d’Amérique mais de retour au pays, a organisé un concert live, dans la soirée du 19 janvier 2020 à Ouagadougou, pour collecter des fonds afin de venir en aide aux déplacés internes.

La diaspora burkinabè de New-York (USA) est solidaire aux déplacés internes. Conscients de la situation qui prévaut dans certaines zones d’attaques, contraignant des Burkinabè à s’installer dans la capitale, Hermane Kaboré dit Mano transfuge de l’ex-groupe de hip hop 2KAS et ses compagnons ont alors décidé à leur tour d’agir.

En organisant le concert live gratuit au maquis « Tout Cool » chez Helka, sa soeur, l’intention était assez clarifiée. Il s’agissait non seulement de collecter de fonds mais aussi de soutenir dans une certaine mesure les Forces de défense et de sécurité (FDS).

« C’est un concert organisé à Toudoubweogo dans l’optique d’apporter un soutien matériel à certains déplacés et un soutien moral au FDS », a indiqué d’emblée le principal initiateur, Mano.  L’idée est née depuis maintenant quelques temps, lorsque celui-ci vivant à New-York et désirant rentrer au pays pour ses vacances, s’était promis d’apporter sa contribution à certains burkinabè en situation difficile notamment les déplacés, victimes des attaques violentes. Partageant son intention au cours d’une causerie avec ses amis, Mano s’est vu encourager. « J’en ai parlé à certains amis qui sont dans le milieu du show-biz, qui sont à New-York mais qui sont rentrés pour les vacances. Ils ont vite adhéré en manifestant également l’envie de faire, eux-aussi, un geste.  C’est ainsi qu’ils ont suggéré l’idée d’ajouter une touche culturelle d’où le concert de cette soirée », a confié le rappeur.

Mano

L’un des compagnons engagé dans cet élan de solidarité est Gerard Kiswendsida Koala. « Vous savez aux Etats-Unis d’Amérique, quand on voit un militaire dans la rue, on s’arrête pour lui dire merci pour le service rendu. Ici, on a tendance à ne pas reconnaître le travail que les militaires font pour notre sécurité, pour notre survie. En plus en cette période d’insécurité, de guerre contre le terrorisme, ce serait un acte patriotique que tout Burkinabè où que nous soyons puisse faire parler son cœur, un tant soit peu pour montrer aux FDS que nous sommes avec eux », a-t-il soutenu à son tour.

Le concert donné en pleine zone non-lotie de Toudoubweogo, n’était pas fortuit. « J’ai un petit chantier dans le quartier et une fois quand, on est allé pour le mettre en valeur, j’ai voulu alerter des voisins. Je suis tombé sur le premier voisin à qui j’ai informé que je voulais commencer des travaux. Je ne pouvais pas procéder sans qu’il ne soit au courant. Il m’a fait savoir qu’il n’était pas le propriétaire de la cour mais juste un déplacé qui est venu habiter la maison avec sa famille. Cela m’a beaucoup troublé. Je n’imaginais pas qu’ils étaient des dizaines voire des centaines dans le quartier », a expliqué le donateur.

Pendant la collecte de dons

Quoi de plus normal, s’est-il convaincu, que de se rapprocher de ses déplacés en organisant une soirée culturelle de collecte de dons, question de mieux communier avec ces personnes en situation difficile ?

Cette soirée aux rythmes de chant, rap, danse et surtout d’expression généreuse a vu la présence effective de Gérard Koala, Zek Style, le mouvement Ya paalé, etc. Joey Le Soldat, Kas Boven, Hempereur Yarga ont levé le rideau avant de laisser la place à Mano et son groupe musical (Oussou Ouédraogo, Elie Soudré, Hamidou Bantagnon, Elisé Soudré, Liliane Nigna et Rachid Sana dit Fighter) pour le show final.

Des moments au cours desquels les donateurs, ont pu récolter des dons aussi bien en nature qu’en espèce. Ce sont précisément des produits de premières nécessités (céréales, savons, nattes, etc.) qui seront remis, le 23 janvier prochain, directement à plus de 400 déplacés enregistrés. A en croire Mano et ses amis, cela se fera sans protocole « parce qu’on ne veut pas mettre de barrière ou d’intermédiaire entre nous et les bénéficiaires. Nous voulons aller à eux directement », a-t-il souligné.

Malick SAAGA

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