Terrorisme : L’effort de guerre des artistes 

Terrorisme : L’effort de guerre des artistes 

Confronté à des attaques terroristes à répétition depuis 2015, le Burkina Faso a vu naître de nombreuses initiatives politiques, civiles visant à combattre le phénomène qui continuent d’endeuiller des familles.

L’appel du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré,  pour le recrutement de volontaires, peut être vu dans un angle plus large. Il faut y voir un appel à chaque burkinabè à mettre du sien pour contribuer à la lutte contre les forces du mal. C’est sans doute dans cette dynamique que certains artistes se sont inscrits afin d’aider à leur manière à éradiquer le mal.

Bon nombre d’entre eux, ont vite trouvé l’inspiration pour non seulement raviver le patriotisme en chaque burkinabè mais aussi galvaniser les troupes au front.  L’artiste-chanteur Kezi dans « Hymne à la nation », la freedom fighter Nourat dans « Burkina Soldats » s’illustrent bien à travers leurs œuvres sonores d’hommage.  Beaucoup ont emboîté le pas en proposant également des chants de soutien aux FDS. Même si certaines chansons frôlent l’imperfection dans la technicité musicale, il faut néanmoins encourager cet élan, cet effort de guerre. La nation tire son chapeau à ces artistes-là pour avoir joué leur partition.

Alors, les autres artistes musiciens sont interpellés. Car, au regard des enjeux, il est temps qu’au plan musical des artistes « volontaires »  s’engouffrent davantage dans la brèche ouverte à nouveau par Nourat et dernièrement le concert de soutien aux FDS. Des caravanes, ou dans le cas présent, des chansons permettront, en guise d’hymne ou de chœur, de dissiper la psychose. La musique en est une bonne thérapie en la matière et elle pourrait à n’en point douter, porter un coup fatal à la détermination des terroristes. Comme on le sait, la musique a le pouvoir, depuis des lustres, de transformer la société. Et ses effets mobilisateurs sont indéniables.

Aux Etats-Unis où l’on retrouve les plus grosses industries musicales au monde, des chanteurs ou parfois des comédiens, sont régulièrement invités à jouer dans des bases américaines situées à l’extérieur du pays. Au-delà du divertissement, l’objectif est de booster la confiance des « GI’S ». Cela a été le cas lors des deux guerres mondiales dont celle du Viêt-Nam.

En Afrique du sud, les textes de l’immense Miriam Makéba ont révélé au monde la face hideuse de la doctrine de l’Apartheid, et accéléré par la même occasion sa chute programmée.

Au Sénégal, l’artiste Youssou N’Dour a accompagné, pendant de nombreuses années, le gouvernement sénégalais dans ses campagnes de mobilisation contre le paludisme. Dans la même veine, Angélique Kidjo a « combattu » sans relâche la faim, l’injustice, le Sida et l’épineux problème des sans-abris à travers sa voix mélodieuse.

Plus près de chez nous, en Côte d’Ivoire, lors de la crise politico-militaire qui a secoué le pays d’Houphouët  Boigny, entre 2002 et 2011, l’on a assisté à une avalanche de sorties discographiques sans précédent, visant à désamorcer la bombe qui menaçait la paix, dénoncer le jeu trouble de certaines puissances étrangères et interpeller les uns sur les affres de cette guerre fratricide. Nul doute que cet élan musical, associé aux accords politiques, a joué un rôle non négligeable dans le retour à la paix, et à la réunification  du pays.

C’est dire que la musique, 4e art au monde, constitue l’une des  panacées indispensables à tout progrès social. Conscient de son pouvoir, plusieurs formations musicales, ONG et activistes politiques lui font régulièrement appel pour faire bouger les lignes sur le continent. Le succès laisse toujours derrière lui des indices, révèle une maxime. Il appartient donc, au risque de nous répéter, aux artistes musiciens, et aux autorités burkinabè d’envisager cette autre « solution » pour renforcer la lutte contre le terrorisme.

Cet effort de guerre musical pourrait se traduire par des chansons tendant à louer la bravoure des FDS, le fol attachement à la chère patrie, la propagande de nos batailles remportées, l’invite à la cohésion sociale et à l’unité. De telles symphonies pourront envoyer un signal fort à ceux qui ont peint tout rouge la carte du Burkina Faso et par ricochet redonner goût à ceux veulent y venir.

La Rédaction

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