Chansons censurées : Il faut sortir de l’hypocrisie

Chansons censurées : Il faut sortir de l’hypocrisie

Il y a quelques jours de  cela, le chanteur congolais Koffi Olomidé a vu certaines de ses chansons  de son dernier album tombées sous le coup de la censure des autorités de son pays, « pour atteinte aux bonnes mœurs ».

Plus près de chez nous en Côte d’Ivoire, c’est l’artiste musicien du coupé décalé, Safarel Obiang qui est sous les feux des projecteurs avec son nouveau concept très controversé « Ahoco » qui est une allusion à peine voilée à la masturbation. L’union des journalistes culturels de Côte d’Ivoire s’est d’ailleurs dans la foulée fendue d’un communiqué pour condamner et se démarquer de ce virage à 390° du chanteur.

Ces deux exemples sont des cas parmi une multitude d’autres. L’on a encore en mémoire les cas du chanteur camerounais Francko Dj et son tube « Coller la petite » ; de la musicienne gabonaise Shan’l  et son morceau Tchiza ou encore de la danse obscène « Maplorly » du regretté Dj Arafat. Faut-il condamner de telles dérives ? De notre humble avis, la réponse est oui et non.

Oui, parce que les artistes musiciens sont par essence les ambassadeurs de la culture africaine, le miroir de notre cher continent. Aussi à travers leurs messages véhiculés dans leurs compositions musicales, leur personnalité, leur comportement, ils sont, bien malgré eux, des boussoles, des modèles pour la jeunesse. Ils jouent donc un rôle d’éducateur. D’où la nécessité d’offrir aux mélomanes des productions musicales dénuées de toute obscénité, d’attitude débridée et autres.

Non, parce que la censure, comme on l’a observée à plusieurs reprises dans ce type de situations, a toujours produit l’effet contraire. En effet, elle contribue non seulement à accroitre la popularité du mis en cause, mais à susciter une curiosité maladive des populations. C’est une loi immuable.

Cependant, loin de nous l’idée d’encourager la dépravation des mœurs dans notre musique. Au contraire, il s’agit de prime abord de changer de perspectives ou de paradigmes. Il convient dès lors d’aborder le problème sur un plan plus global. Qu’est-ce à dire ? Nos artistes sont avant tout des êtres humains, mieux ils sont le reflet de notre société décadente actuelle, à la croisée des chemins. Si l’on devait s’inscrire dans la dynamique de la censure, nous n’aurions plus aucun musiciens depuis belle lurette en Afrique, dans le monde entier, encore moins au Burkina Faso.

Le phénomène (danseuses à moitié vêtues, postérieurs exhibés, chorégraphie très suggestive, paroles déplacées, etc.) est omniprésent sur les chaines de télévision nationales et internationales. Faut-il en rire ou en pleurer ? Une chose est sûre, nous sommes en face d’un problème global qui appelle donc une solution globale. Dès lors, il revient à chacun de nous de faire une introspection. L’éducation est l’arme la plus puissante au monde, a dit un célèbre homme d’Etat africain. Nous devons donc commencer à éduquer notre jeunesse. Ne dit-on pas que l’enfant est l’adulte, et donc le chanteur de demain ?

La Rédaction

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