Musique : Entre passe-temps pour les uns et vocation pour les autres
Les dédicaces et autres conférences de presse relatives à la sortie d’un album ou d’un single, se succèdent au quotidien, à un rythme effréné, se banalisent et s’apparentent à une simple formalité, sans une véritable plus-value. Malheureusement, c’est le constat chez une bonne majorité d’artistes musiciens.
Et lorsque la stratégie revient sur la table lors des échanges avec les hommes et femmes de médias, l’on n’hésite pas à présenter une stratégie marketing (spot publicitaire, passage dans les médias, mise à contribution des réseaux sociaux, etc.) bien ficelée avec à la clé l’annonce de concerts aux quatre coins du pays. Or, passée cette étape, ces artistes musiciens ou chanteurs de circonstance s’évanouissent dans la nature. Il suffit de suivre tout simplement l’actualité musicale pour s’en convaincre.
A quel type donc de chanteurs ou chanteuses avons-nous affaire au pays des Hommes intègres ? Des musiciens de vocation, professionnels ou des individus dont la musique n’est qu’un simple passe-temps ? On se le demande bien.
Au Burkina Faso, la musique semble, pour la plupart de nos artistes musicien (ne)s, être plus un hobby ou un passe-temps qu’une véritable profession ou vocation.
Un passe-temps doit être régulier, se pratique certes, de temps en temps. A quoi cela sert-il de mobiliser de l’énergie et mieux de l’argent pour rentrer en studio, produire un album et disparaitre ?
Mais à la décharge de cette catégorie de personnes appelées artistes, force est de constater que ce mal touche aussi même des professionnels ou célébrités ayant eu un succès fou. Comme quoi, le poisson pourrit toujours par la tête.
Même s’il s’agit d’une noble initiative (sensibilisation aux méfaits de la drogue), la caravane Oskimo Tour semble avoir eu raison de la carrière de l’artiste Oskimo, plus préoccupé désormais à organiser ses caravanes qu’à bâtir une carrière digne de ce nom. C’est aussi le cas de Madess et son festival Marley d’Or. Mais quid de sa carrière ? A quand le prochain album ou concert du rasta-charmeur ? Et que dire alors d’un Sams’K le Jah, activiste ? Animateur radio ? Artiste-musicien ? Ou que dire encore, entre autres, de Aly Verhutey qui a soit dit en passant « fait les beaux jours de la musique burkinabè » ?
Cette liste peut s’allonger à souhait (Bamos Théo, Abou Jacklove, Yoni, etc.), mais les exemples évoqués sont déjà symptomatiques de ce mal très profond. Pourquoi s’étonner alors que notre musique évolue cahin-caha ?
In fine, les uns qui font du 4e art juste un passe-temps n’ont pas véritablement de problème, c’est ceux cependant qui en font une vocation, qui naissent et s’évanouissent après dans la nature, qui devraient absolument comprendre la nécessité de disposer d’un plan de carrière. Sinon, bonjour l’inévitable retraite anticipée, la reconversion à autre chose ou encore lamentablement l’échec.
La Rédaction