Journée mondiale du théâtre : La 60e célébration se referme avec « L’Ours »

Journée mondiale du théâtre : La 60e célébration se referme avec « L’Ours »

Le Centre burkinabè de l’institut international de théâtre (CB-IIT) et la Fédération nationale du théâtre au Burkina Faso (Fenatheb), ont célébré la 60e édition de la Journée mondiale du théâtre. Discours, remise d’attestations de reconnaissance, représentation de la pièce de théâtre « L’Ours », sont entre autres les temps forts de la soirée d’hier 27 mars 2022 à l’Espace culturel Gambidi, Ouagadougou.

Les professionnels et autres adeptes du théâtre ont communié dans la cuvette de l’Espace culturel Gambidi

Chaque 27 mars de l’année, la Journée mondiale du théâtre est célébrée. Instaurée depuis 1962 par l’Institut international de théâtre (IIT), cette 60e édition, n’a pas dérogé à la tradition. En effet, le Centre burkinabè de l’Institut international de théâtre (CB-IIT) et la Fédération nationale du théâtre au Burkina Faso (Fenatheb), ont, à cette occasion mené plusieurs activités dans la cuvette de l’Espace culturel Gambidi.

La corporation mère du théâtre au Burkina Faso qui est donc la Fenatheb, avait en prélude de cette commémoration donné le ton en initiant un séminaire les 25 et 26 mars 2022 à Ouagadougou. Il s’agissait de réfléchir sur l’avenir du théâtre dans un contexte d’insécurité. Au terme des 48 heures d’échanges un document de synthèse a été proposé. Il se révèle être un plaidoyer comportant une douzaine de propositions concrètes et sera transmis aux autorités et aux partenaires, selon la Fenatheb.

Le contexte de la célébration de la JMT

Docteur Hamadou Mandé, dans son adresse a invité les artistes à promouvoir davantage la paix

Pendant son allocution, le Docteur Hamadou Mandé, président du CB-IIT, a rappelé le contexte particulier de cette 60e célébration de la Journée mondiale du théâtre. Il a invité l’auguste assemblée à acclamer très fort,« ces artistes, ces hommes et ces femmes qui se battent malgré l’adversité » pour que le théâtre survive. « C’est très important de comprendre que cette célébration n’a pas forcement pour vocation de venir festoyer. Mais, il est important pour nous, qu’ensemble nous puissions réfléchir à un moment donné pour voir quand le monde se retrouve à la croisée des chemins qu’est-ce que nous, artistes; avons à faire ? », a-t-il expliqué.

A l’issue d’un conclave de l’IIT dans les Emirats arabes unis, à en croire le Dr Mandé, il a été décidé de faire une déclaration pour soutenir tous les artistes et tous les acteurs de la culture dans le monde entier qui sont en train de se battre pour faire en sorte que la paix revienne dans le monde. « Promouvoir la paix est une mission fondamentale, une mission très importante qui nous engage et qui fait que nous devons avoir la capacité parfois de nous élever au-dessus et au-delà des divisions claniques, au-delà justement des appartenances des classes pour faire en sorte que notre voix puisse être entendue. Et l’artiste dans la société doit de ce point de vue être le dernier recours », a soutenu le président de la section IIT Burkina, Dr Hamadou Mandé.

Hyacinthe Kabré (droite) recevant son attestation des mains du président de la Fenatheb, Paul Zoungrana (gauche)

Le mérite de quelques acteurs de la scène qui se sont illustrés par leur « professionnalisme » et la « qualité de leur engagement artistique » dans le domaine du théâtre, a également été célébré séance tenante. Les comédiens Halima Nikièma, Hyacinthe Kabré et Noël Minoungou ont reçu chacun une attestation de reconnaissance.

Une pièce de théâtre pour finir en beauté

L’épilogue de la soirée a été la représentation de la pièce de théâtre « L’Ours ». Il s’agit d’un texte d’Anton Tchekhov qui a été adapté, et mis en scène par Noël Minoungou.

Les spectateurs ont applaudi la prestance des trois comédiens sur la scène à la fin du spectacle

Alors qu’elle pleure son défunt mari, cette veuve très affligée a du mal à sortir de son deuil pour se tourner vers l’avenir. Impulsive et agressive, elle dispose pourtant les atouts pour refaire sa vie. Elle sera confrontée au créancier de son mari. Ce cow-boy qui vient réclamer son argent a l’air d’un mec charmant mais, avec un caractère difficile comme celle de la veuve. Le ton colérique dans le dialogue va atteindre son climax et va se dénouer progressivement. Les deux protagonistes ont fini par avouer leurs sentiments amoureux respectifs.

Pour la productrice de la pièce, Balguissa Ouédraogo, le spectacle est une caricature de la situation actuelle du Burkina Faso marquée par l’insécurité. Le terrorisme a endeuillé des familles et certaines veuves ont perdu le goût de la vie. « L’Ours » veut faire renaître l’espoir chez ces femmes et les interpeller sur la nécessité de rester forte et continuer de vivre. La veuve dans « L’Ours », personnage qu’incarne la productrice en personne, a su donner de l’émotion autant que ses collègues de scène, toute chose qui a plu le public du soir venu célébrer la JMT.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré

 

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