Discographie : « Ra yim yé » dans les bacs

La structure de production « DS-Record » a présenté son nouveau produit musical, le 13 septembre 2019 à Ouagadougou. Il s’agit de l’album « Ra yim yé » du jeune artiste-chanteur burkinabè Mabiss Wemba.

C’est dans un décor tout différent que le nouvel album de Mabiss Wemba, Ibrahim Saga à l’Etat civil, a été dévoilé au public. L’artiste et son staff ont choisi les enceintes du studio « DS-Record » pour aguicher les hommes de média d’une part, les mélomanes et autres fans d’autre part. Une politique donc dudit label qui cherche sur le coup, à faire découvrir cette structure de production gérée par Donald Simporé, artiste-musicien-pianiste.

« Ra yim yé », premier album du genre de Mabiss est un condensé artistique de douze (12) titres. Le chef d’œuvre patauge dans un style urbain teinté du folklore moaga. Mais l’auteur définit sa trouvaille musicale de style « Faso beat ». Parce que, explique-t-il, « c’est un nouveau genre musical qui se veut être une fusion entre la musique urbaine moderne et la musique traditionnelle burkinabè ».

Mabiss Wemba (micro) et son producteur-manager Donald Simporé (ordinateur)

Autrement dit, le producteur de l’album, Donald Simporé tente d’éclairer avec un peu plus d’explication. « On parle de Faso beat, parce que tout d’abord quand on crée un style, il est bien d’en attribuer un nom. Et ce que nous faisons avec Mabiss, c’est de la musique d’inspiration traditionnelle mais sur un fond urbain moderne. C’est-à-dire que lorsqu’on écoute toutes les chansons en procédant par muter la voix de l’artiste, on se retrouve avec de l’afrobeat en plus des mélodies qui sont du terroir. En fait, c’est juste pour dire que c’est une fusion entre l’afrobeat et notre musique d’inspiration traditionnelle d’où le Faso beat », a-t-il laissé entendre.

L’album aborde les thématiques les plus récurrentes du monde musical telles que l’amour, la paix, le pardon, hommage à la maman, la vie. Des titres nonga à ma yal yalé en passant par bang’m suurin ou encore jusqu’à la mort, Mabiss Wemba ne cache aucunement ses airs d’affection ou d’amour envers son prochain. Il a d’ailleurs à chaque prise de parole traduit ses mille et une gratitudes à son collègue Fush Alpha, parrain de l’artiste. Tous les autres titres contiennent de message assez interpellant sur des faits d’actualité.

L’auteur des chansons, ne  maniant pas la langue de Molière a préféré s’exprimer en mooré (langue vernaculaire burkinabè) tant dans ses chants qu’à la conférence de presse. L’œuvre entière est l’aboutissement d’un travail collectif au studio. Erik Yelkouni (guitare), Jean Charles Zabsonré (bass), Eliézer Oubda (ingénieur son), pour ne citer que ces trois musiciens émérites sur les neuf (9) ont joué leur partition sous la direction artistique de Donald Simporé, par ailleurs arrangeur, manager et producteur et de l’album.

A en croire Mabiss Wemba, cet album est pour lui, « la réalisation d’un rêve mais aussi un devoir car j’ai hérité du don de la chanson de mon père. A travers cet album, je veux soigner les maux de la société. Je veux que cet album procure de la joie pour toutes les personnes qui vont l’écouter », a-t-il souhaité. « Ra yim yé » est officiellement disponible dans les bacs depuis le 13 septembre 2019.

Malick Saga SAWADOGO