Performance live de Limachel : Scrogneugneu !
L’artiste musicien Limachel a présenté dans la soirée du 29 février 2020 au Célestorium son maxi « De bouche à oreilles ».
Tout d’abord, félicitons-le pour avoir pris son courage à deux mains pour se laisser aller dans un concert-dédicace live. Au regard des frais de répétitions, des cachets individuels des musiciens accompagnants, et des frais de réalisation de son œuvre, une telle initiative relève tout simplement de l’exploit. En réalité, c’est un pari risqué vu le contexte économique morose marqué par une quasi absence de sponsoring dans les spectacles.
Limachel a du potentiel comme tout être humain. Mais, il n’a pas été, de notre point de vue, suffisamment exploité au cours de cette soirée. De prime abord, sa performance live au Célestorium a laissé un goût d’inachevé. Limachel a-t-il préparé ce spectacle ? Rien n’est moins sûr.
L’entrée de Limachel sur la scène a connu quelques ratés. En entonnant la première chanson, puis la deuxième, il a dû remarquer un public amorphe et indifférent. Quelques acclamations éparses mêmes amicales n’ont pas empêché l’artiste de le ressentir. « Je ne vous sens pas les gars », a assené Limachel. Qui pour lui rappeler que l’entrée scénique d’un spectacle live doit être décisive, énergétique et aguichante? Sa voix n’était pas en parfaite symbiose avec l’orchestration sonore. Cela a laissé percevoir, pendant plusieurs minutes, un jam au passage. Tantôt le fond musical dominait la voix, tantôt, Limachel se mettait à parler ou expliquer ses chansons sur la scène. Ennuyant ! La vedette de la soirée a, en outre, éprouvé des peines à retrouver la tonalité de Despacito avec ses musiciens au début du tube. Sur ce coup, disons chapeau à la chanteuse Fleur qui a su par son timbre vocal et son professionnalisme rehausser l’état d’un concert mollasse. L’intervention de la jeune dame a donné plus du punch au show fourbu.
L’autre fait sur scène est l’impertinence de la choriste. Sa présence frisait plutôt l’absence. Ce n’était pas du tout professionnel de reprendre les chœurs dans le même registre que le chanteur principal. Un chœur, cela est connu, auréole la voix principale par des harmonies. A quoi servent deux voix principales sur une chanson, en tout cas dans ce cas précis ?
Il y avait toute une cacophonie sonore sur la scène qui lassait de plus en plus les oreilles averties. Pour éviter un naufrage de Limachel, certains de ses collègues et connaissances ont tenté tant bien que mal de sauver les meubles en l’appréciant timidement.
La prestation live dans son ensemble n’était pas du goût musicalement parlant, il faut le reconnaître. Limachel est peut-être performant dans les Musiques Assistées par Ordinateur (MAO), mais il doit redoubler encore d’effort s’il espère s’affirmer dans la musique live. Ce qu’il faut éviter c’est de vouloir adapter complètement une chanson programmée au studio, en live.
Pour réussir un live, il faut d’abord découvrir son potentiel artistique intrinsèque. Ensuite rechercher une configuration musicale qui va avec. Toutes les vedettes n’ont pas besoin d’un live qui fait intervenir une batterie, un piano, une guitare, ou une basse. Certains chanteurs n’ont pas besoin de ce dispositif basique pour s’exprimer.
Limachel, pense-y. Et bon courage pour la suite !
Malick SAAGA