« Tozeli »/PAJE 2024 : Entre rêve et obstacles, un danseur convoque les ancêtres pour comprendre
Le danseur ivoirien résidant au Burkina Faso, Affri Landry Kroukpe dit Shabani a, le 7 décembre 2024 au Théâtre Soleil, présenté son spectacle « Tozeli » dans le cadre de la 4e édition des Partages artistiques pour la jeunesse (PAJE). Cette pièce chorégraphique est un regard sur soi-même où le danseur, seul en scène, convoque ses ancêtres pour comprendre les obstacles qui s'imposent dans l'accomplissement de son rêve.
La chorégraphie de 25 minutes débute par une immobilisation. Pendant quelques minutes, c’est le statu quo. Le danseur ivoirien, Affri Landry Kroukpe alias Shabani, seul en scène, est fléchi. D’une douche lumineuse à une autre, il introduit ses mouvements du corps. On l’aperçoit clairement interagir avec le ciel à travers sa gestique. En haut en bas, en bas en haut… son expressivité assez cryptée laisse les jeunes spectateurs, visiblement évasifs.
Et pourtant, toute cette gymnastique n’est pas non sens. Elle traduit un dialogue entre le monde des vivants et le monde des morts. Autrement dit, le danseur Shabani, pour mieux comprendre les obstacles qui l’empêchent d’accomplir son rêve interroge ses ancêtres.
Le danseur Affri Landry Kroukpe alias Shabani
« Tozeli » (étoile en bété) est le symbole du rêve/bonheur, selon Shabani. Il confie qu’à chaque fois qu’il se rapproche de l’accomplissement de ce rêve, il y a toujours un frein. « A plusieurs reprises, je me suis battu et je continue d’ailleurs de me battre, parce que je me dis qu’un jour mon étoile va briller. C’est ce vécu qui m’a beaucoup intrigué et m’a motivé à créer. Vous savez ? J’ai vécu beaucoup de barrières avec ceux que j’ai travaillé », a expliqué le danseur. Fait-il allusion à son intégration artistique au Burkina Faso ou expose-t-il subtilement son expérience avec la vedette nationale Floby lorsqu’il était danseur « roukaskas » de celui-ci ?
Il a introduit le spectacle en s’immobilisant comme un masque bété
En tout cas, ce solo est dit-il son parcours, son vécu. « La posture immobile est à l’effigie d’un masque bété. Ce masque est donc l’intermédiaire entre les morts et les vivants. C’est-à-dire que suite à mon vécu, à ce qui m’arrivait, je n’arrivais pas à comprendre. Il fallait donc que je retourne aux sources », a éclairé le danseur.
« Tozeli » est créée en 2024 avec le soutien du Théâtre Soleil. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2024/12/07/paje-2024-un-show-douverture-riche-en-spectacles-et-animation-chaleureuse/
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré
