Yeleen Don 4 : 17 « survivants »

Yeleen Don 4 : 17 « survivants »

Le Centre de développement chorégraphique (CDC) La Termitière, accueille du 9 au 16 décembre 2023, dans son espace, les rencontres chorégraphiques internationales de Ouagadougou, dénommées, Dialogues de corps. En marge des activités, le directeur artistique, Salia Sanou et ses collaborateurs ont jugé ingénieux d’inscrire la cérémonie de sortie de la quatrième promotion de leur programme de formation professionnelle, « Yeleen Don 4 ». Ce sont 17 jeunes danseurs qui ont reçu, le 12 décembre 2023, leurs parchemins après trois années d’étude. 

« Yeleen Don » signifie « danser et se mettre en lumière ». C’est un programme de formation professionnelle, initié par le Centre de développement chorégraphique (CDC) La Termitière, et qui consiste à transmettre des connaissances en danse chorégraphique et dans d’autres disciplines des arts de la scène (théâtre, musique, scénographie, jeu d’acteur, etc.).

Les élèves en fin de formation présentant un spectacle 

Depuis 2009, quatre promotions se sont succédé. Et c’est la toute dernière qui a été présentée dans la cuvette du Théâtre populaire Désiré Bonogo, Ouagadougou.

En effet, cette quatrième promotion ou encore Yeleen Don 4, a pour nom « Minw Kissira » qui veut dire « ceux qui ont survécus ».  Une manière de rappeler le chemin parcouru des trois années de dur labeur de 17 jeunes passionnés de danse qui, pourtant étaient plus d’une vingtaine au départ en 2021. « Le nom que vous avez choisi est révélateur des efforts que vous avez consentis pour arriver au bout de la formation. Minw Kissira en djoula qui veut dire, ceux qui ont survécus. En effet, certains jeunes qui ont débuté la formation avec vous ont abandonné, au regard des exigences et des contraintes d’une telle formation. Bravo donc à vous! », a expliqué la marraine, Salamatou Diené.

Une formation sous le leadership de Salia Sanou, directeur artistique du CDC La Termitière

Durant ce cursus, des danseurs chorégraphes et pédagogues confirmés sont intervenus pour dispenser des modules sur la technique de différents styles de danse, d’interprétation, de composition, de recherche chorégraphique, etc. Au-delà de cette principale discipline, les apprenants ont également eu droit à l’initiation au théâtre, au jeu d’acteur, à la technique vocale, à la scénographie, en administration, etc.

C’est une formation complète qu’offre ce programme du CDC La termitière, sous le leadership de son directeur artistique,  l’international danseur chorégraphe et pédagogue, Salia Sanou. « Nous avons mis en place cette formation en 2009, à partir d’un simple constat. On a des bons danseurs qui viennent de partout. Il faut leur permettre d’avoir une opportunité. Et d’avoir une opportunité, c’est de se mettre ensemble pour défendre quelque chose. Et se mettre ensemble pour défendre quelque chose, c’est de créer une école. La formation est venue vraiment de cette réflexion sur comment on peut créer des opportunités ? Créer des opportunités pour nous, c’est de faire en sorte que les danseurs expérimentés qui sont de partout viennent échanger et partager leurs savoirs avec les élèves. Ces opportunités nous permettent de nous enrichir, de nous aguerrir pour affronter la vie », a soutenu celui-ci.

Sous le regard du parrain Serge Aimé Coulibaly

Pour saisir les opportunités, il faut des efforts supplémentaires après la formation, souligne le parrain de la cérémonie, le danseur chorégraphe et pédagogue, Serge Aimé Coulibaly. Sans hypocrisie, il l’a avoué clairement, « je ne crois pas en la chance, je crois au travail. Il faut provoquer la chance…Pendant trois ans, vous avez appris à créer des routes, à créer sur le plateau, à fabriquer des choses avec votre corps et votre esprit. C’est cette création qui doit vous amener à aller plus loin, à se lever tous les jours pour créer votre vie…On vous a appris des petites choses pour pouvoir créer ou fabriquer quelque chose, c’est maintenant que votre vie démarre ». Il est soutenu dans ses propos par la marraine qui, s’adressant à ses filleuls, renchérit, « vous avez surmonté de nombreux défis pour passer cette étape. Ils vous en faudra surmonter beaucoup d’autres pour écrire les nouvelles pages qui s’ouvrent à vous, à compter de ce soir ».

La PCA, Marguérite Doannio/Sou (droite) remettant un parchemin

A en croire la représentante des élèves, Hortence Ouédraogo, c’est une grâce d’arriver à bon port et de célébrer cette sortie de la quatrième promotion. C’est un itinéraire extraordinaire qu’elle confie avoir traversé avec ses camarades, à travers les mouvements du corps, les émotions et les rythmes. « Nous vous assurons que vos efforts ne seront pas vains. Nous devons et nous allons vous honorer », a-t-elle promis au nom de Yeleen Don 4.

Yeleen Don 4

La cérémonie de sortie a été jalonnée de performances artistiques. Les 13 garçons et les 4 filles ont exposé leurs potentiels, tout d’abord à travers l’hymne de Yeleen Don 4, puis des représentations telles que « Transmission » du chorégraphe Marius Sawadogo, « La horde » de Julie Dossavi, « Peut-on transcender les temps ? » de Noël Minoungou et enfin « Clameur des arènes » de Salia Sanou. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2023/12/10/dialogues-de-corps-2023-quand-le-corps-sexprime-distille-lemotion-et-provoque-la-reflexion/

Les lampions de Yeleen Don 4 se sont éteints avec la remise de diplômes et la présentation des nouvelles recrues du programme Yeleen Don 5.

Malick SAAGA

Kulture Kibaré

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