« Dans la peau de l’autre ou Bilal » : Le projet de court métrage sur le terrorisme a démarré

« Dans la peau de l’autre ou Bilal » : Le projet de court métrage sur le terrorisme a démarré

« Dans la peau de l’autre ou Bilal », c’est l’intitulé du court métrage qu’entend réaliser le cinéaste burkinabè, Patindé Constant Ouédraogo, à travers sa structure, Yaam Paala Production. Il s’agit d’un film sur le terrorisme en vue de contribuer davantage à l’éveil des consciences. C’est le Ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCCAT) qui a délié les cordons de la bourse, d’un montant de plus de 53 millions FCFA pour que le projet voit le jour. Le démarrage officiel des activités est intervenu, le 15 juin 2023 dans un site de Personnes déplacées internes (PDI) de Bagrin, à Kaya, dans la région du Centre-Nord.    

Depuis 2016, le Burkina Faso subit des attaques terroristes meurtrières. Cette nébuleuse, en huit ans, est loin d’être un mauvais souvenir, malgré la détermination de nos Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Peut-être que la réponse militaire n’est pas suffisamment soutenue par des actions civiles fortes. Le cinéaste burkinabè, Patindé Constant Ouédraogo entend fournir plus d’effort, en jouant sa partition dans la lutte contre le terrorisme. Il choisit l’image et le son comme ses redoutables armes.

A travers sa structure de cinéma, d’audiovisuel et de formation, Yaam Paala Production, notre diplômé du Programme de formation de la relance de l’image et du son (PROFIS) promotion 2003-2005, actuel Institut supérieur de son et de l’image-Studio école (ISIS-SE), a alors proposé un projet de court métrage intitulé « Dans la peau de l’autre ou Bilal ». Grâce au Fonds de développement culturel et touristique (FDCT), avec l’appui de l’Union européenne, dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC), d’un montant de 38 824 551 FCFA, et d’un autre financement de 15 millions FCFA du Secrétariat technique du Centre national de la cinématographie et de l’audiovisuel (ST-CNCA) du MCCAT, le projet sera mis en œuvre au cours de cette année 2023.

Patindé Constant Ouédraogo (micro), réalisateur du court métrage et promoteur de la structure bénéficiaire, Yaam Paala Production

Patindé Constant Ouédraogo explique, tout d’abord ses motivations sur ce projet de court métrage, premier du genre dans son palmarès. « Ma chance, c’est que j’ai travaillé avec les plus grands réalisateurs de ce pays, notamment mon père spirituel Idrissa Ouédraogo, qui m’a vraiment coopté. J’ai presque travaillé sur tous ses projets quand je suis sorti en 2005. Je me suis inspiré de lui, car il m’avait dit de passer toujours par un court métrage et de ne pas sauter les étapes. C’est ce que j’essaie d’appliquer. C’est comme ça qu’en 2015, il m’a dit d’écrire. Les premières attaques en 2015 m’ont vite inspiré d’où ce film sur le terrorisme », a-t-il expliqué.

En effet, le film met en fiction un jeune garçon qui a été enlevé et endoctriné pour servir la cause terroriste. Il est alors pressenti pour être un kamikaze. Heureusement, ce radical dans la peau de Bilal, sera freiné dans son élan, à cause de bons souvenirs que lui rappellera une jeune fille, juste avant la forfaiture.

Le FDCT était représenté au lancement des activités de la réalisation du court métrage

La mise en œuvre du projet va consister à une préparation, une production et une post-production. Le réalisateur Patindé Constant Ouédraogo confie qu’il va impliquer les FDS dans le tournage et sans leur appui, il ne parviendra pas à un meilleur résultat. « Pour accompagner l’armée dans cette lutte aujourd’hui, il faut tourner dans une zone libérée en vue de montrer quelques résultats engrangés. C’est pourquoi notre armée sera impliquée dans ce film… Si on n’a pas l’appui de l’armée, on ne peut pas tourner, parce qu’on a besoin d’un hélicoptère, de l’armement, etc. Pour ne pas jouer faux, il faut que l’armée s’implique, car les acteurs qui doivent jouer l’attaque doivent être aguerris  », a-t-il informé.

Ce film nécessite également la partition des enfants. Yaam Paala Production s’est alors dirigé vers les Personnes déplacées internes (PDI), pour donner l’opportunité à des tout-petits de jouer dans un court métrage, d’où le lancement officiel des activités dans le site des PDI. « A travers le casting qu’on a fait dans le site des PDI de Bagrin, on a retenu vingt enfants dont quatre interprèteront des rôles principaux. Les quatorze autres seront dans la figuration. D’ailleurs, l’acteur principal est issu des vingt », a soutenu le réalisateur.

 

Yaam Paala Production a saisi l’occasion pour donner des vivres aux PDI de Bagrin, pendant le lancement des activités

Le projet a déjà procédé au repérage et au casting. La prochaine étape concerne le tournage, tout en espérant voir le produit prêt, en octobre 2023.

Ram OUDEDRAOGO

Kulture Kibaré     

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