Suivi-évaluation des projets/PAIC-GC : La toute première mission conjointe du FDCT chez Waati Group

Suivi-évaluation des projets/PAIC-GC : La toute première mission conjointe du FDCT chez Waati Group

Dans le cadre du Programme d’Appui aux Industries Créatives et à la Gouvernance de la Culture (PAIC-GC), le Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT), a effectué une mission test de suivi du projet « Djugu, le mal de l’ombre », le 15 février 2022 à Ouagadougou. Il s’est agi d'apprécier la mise en œuvre dudit projet en cours d'exécution par Waati Group, ayant bénéficié d'un financement de plus de 24 millions FCFA.

Cette mission a examiné de façon rigoureuse le projet qui était sur la table du suivi-évaluation

« Djugu, le mal de l’ombre » est un long métrage d’une 1 heure 30 minutes du réalisateur et producteur burkinabè de film, Oumar Dagnon. Il dépeint dans cette fiction la jalousie et le relationnel dans la vie des hommes. Son film traite de deux meilleures amies d’enfance qui finissent malheureusement par se trahir. Le souhait de l’une étant toujours exhaussé chez l’autre va engendrer une jalousie maladive qui va conduire à des agressions physiques et même des tentatives mystiques de neutralisation. « En réalité, on pense que nos ennemis sont loin, mais  il s’agit de la personne qui est proche de nous qui est souvent notre ennemie », a expliqué M. Dagnon.

Oumar Dagnon expliquant les différentes étapes de la mise en oeuvre de son projet

A défaut de 200 millions FCFA, il réalise à moins de 25 millions FCFA 

Le budget réel du film est estimé à 200 millions FCFA. Ne disposant pas de ce fonds, Oumar Dagnon a saisi l’opportunité qu’offrent le Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT)  et l’Union Européenne dans le cadre du Programme d’Appui aux Industries Créatives et à la Gouvernance de la Culture (PAIC-GC). Alors, « Djugu, le mal de l’ombre », à travers la structure Waati Group, a bénéficié d’une subvention de 24 777 000 FCFA pour une pré production, une production et une partie de la post production. « Aujourd’hui, nous sommes à 90% du taux de réalisation parce que nous avons déjà fait la pré production, la production est terminée et nous sommes presqu’à la deuxième phase de la postproduction. Les 10% restant, c’est vraiment les travaux de finition comme l’étalonnage et le mixage », a confié le Président directeur général de Waati Group, Oumar Dagnon.

Les bénéficiaires du projet

Son projet, à l’en croire, a profité directement à plus d’une soixantaine de personnes, à savoir 25 techniciens et 35 comédiens sans tenir compte des figurants pendant le tournage. Il n’en demeure pas moins pour les costumiers, les restaurateurs et d’autres acteurs impliqués dans les différents décors loués, la location de domicile pour le besoin tournage, etc.

Besoin de produire des films compétitifs à l’échelle mondiale

Quelques membres de l’équipe pendant les échanges

« L’objectif premier, c’est que le film puisse parcourir le monde entier. Hormis le Burkina Faso, qu’il puisse s’imposer dans les festivals, les télévisions, etc. », a laissé entendre le réalisateur. Il estime qu’il est temps d’aller véritablement vers des films de qualité afin de répondre non seulement aux normes internationales mais aussi de représenter dignement le Burkina Faso. C’est pourquoi le projet à fait appel à des acteurs célèbres à savoir entre autres Issaka Sawadogo, Gustave Sorgho, Viviane Yanogo, Rihanata Zongo, Moïse Tiemtoré. Quant à Mouna N’Diaye, elle est intervenue dans le volet technique de la réalisation.

« C’est le premier financement que nous bénéficions du FDCT… »

« C’est le premier financement que nous bénéficions du FDCT… Il a été d’un grand soutien pour nous parce que cela nous a permis de tourner sans vraiment se poser des questions sur certains aspects. Parce qu’en tournant, on ne s’est pas demandé est-ce qu’il y aura à manger ou pas… On avait quand même de la ressource pour combler ce manque. Que cette œuvre du FDCT puisse aider d’autres personnes comme moi et que ça puisse également être pérenne », a apprécié le PDG de Waati Group.

Une nouvelle approche avec une équipe plus étoffée du FDCT

Yaya Soura, Directeur des études et de l’assistance technique

Le FDCT et l’UE n’octroient pas de financement dans le cadre du PAIC-GC, sans qu’il n’y ait un suivi rigoureux du projet structurant. C’est un secret de polichinelle. Une équipe composée des acteurs de mise en œuvre du PAIC-GC notamment la coordination, les assistants techniques et les autres composantes ainsi que des journalistes, s’est rendue dans le fief de Waati Group à Ouaga 2000, Ouagadougou pour s’imprégner de l’état de la mise en œuvre du projet « Djugu, le mal de l’ombre ». Il s’agit d’une approche de suivi évaluation des projets avec une équipe étoffée du FDCT. Cette mission est la toute première mission conjointe chez un bénéficiaire dans le cadre du PAIC-GC.

Des insuffisances relevées à Waati Group

« Avant le Fonds de Développement culturel et Touristique (FDCT) était organisé en directions techniques. Et il y a une direction qui s’occupe du suivi évaluation, appelée Direction de l’analyse et du suivi évaluation qui avait pour mission de faire le suivi de mise en œuvre du projet sur le terrain. Au regard du portefeuille des projets assez importants, le FDCT a revu ses dispositifs pour le suivi évaluation sur le terrain », a indiqué Yaya Soura, Directeur des études et de l’assistance technique et aussi responsable du projet au niveau de la composante FDCT. Cependant, il ne s’est pas empêché de relever quelques insuffisances constatées sur le projet évalué. Il a souligné surtout le manque d’un cadre administratif bien organisé ou bien structuré. « Quand on touche du doigt les questions financières comptables, on se rend compte, que certains fonctionnent souvent sans comptable et il y a naturellement des manquements. En ce qui concerne l’impact également du projet en terme de création d’emploi, on a besoin de voir concrètement, que vous avez eu de l’argent, vous avez posé une action et qu’est-ce que cela a apporté comme valeur ajoutée? Le bénéficiaire oublie qu’il l’a pourtant mentionné dans son projet, et c’est parce qu’il l’a dit que nous sommes convaincus que cela peut apporter une valeur ajoutée », a relevé M. Soura.

Malick SAAGA

Kulture Kibaré

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