Conte : Neuf (9) jeunes filles de trois régions (dangereuses) formées

Il y a juste un mois, la Compagnie Palingwindé avait réuni la presse et autres invités dans la cour de la Compagnie Marbayassa, à Ouagadougou pour présenter son projet « Au clair du patriotisme ». La structure avait accueilli neuf (9) jeunes filles venues des régions dites rouges (le Nord, le Sahel et l’Est) pour les outiller en conte et les faire enregistrer des capsules audio de conte en studio.

Pendant la restitution quelques capsules audio de conte des participantes ont été présentées

Trois participantes venues respectivement de Fada N’Gourma, de Gorom-Gorom et de Ouahigouya ont, au cours de la restitution, témoigné avoir appris principalement les cinq étapes dans la structuration d’un conte. Il s’agit, à en croire la participante de la région du Nord, Zalissa Ouédraogo de la situation initiale, de l’élément perturbateur, des péripéties, de la situation finale et enfin de la morale de l’histoire. Etudiante en lettres modernes, elle avait déjà eu quelques notions. Mais, ce qu’elle a pu véritablement apprendre durant le projet « Au cœur du patriotisme », avoue-t-elle, c’est l’enregistrement des capsules audio au studio. « Raconter en studio, je ne l’avais jamais fait. Ce fut une occasion pour moi de le découvrir ». Sa camarade Aminata Sidi nous vient de Gorom-Gorom. Elle, par contre, n’avait pas entendu parler des cinq étapes dans le conte, même si elle contait auparavant. « Grâce à la formation, je suis devenue aussi une sorte de formatrice quand je suis repartie chez moi à Gorom-Gorom », a-t-elle dit.

Au terme des séances de formation et d’enregistrement comme l’avait prévu le projet, ce sont en tout neuf (9) capsules qui ont été présentées. Le public à la restitution en a écouter cinq.

La présidente de la Compagnie Palingwendé, Edwige Kiemtaremboum

Pour  la présidente de la Compagnie Palingwendé, Edwige Kiemtaremboum, l’objectif est atteint puisque ces filles repartent avec l’intention de partager non seulement ce qu’elles ont appris aux autres mais aussi elle s’engage à être la voix sensibilisatrice dans leurs communautés respectives à travers la diffusion des capsules. « Elles seront des relais. Parce que, rendez-vous compte que ces contes vont passer à la radio, les gens vont écouter. Et en écoutant ces contes, ils seront sensibilisés en même temps », a-t-elle soutenu.

Il faut rappeler que le projet « Au clair du patriotisme » est bénéficiaire du 2^e appel à projet du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) pour l’accompagnement des initiatives culturelles des jeunes et des femmes dans le secteur de la culture au Burkina Faso. D’un coût total de 6 241 000 Fcfa, le FDCT, avec l’appui de la Coopération Suisse a contribué à hauteur de 5 304 850 Fcfa.

Les deux participantes de Fada N’Gourma et de Gorom-Gorom

D’ailleurs M. Sawadogo, représentant la Directrice générale du FDCT a réitéré toutes ses félicitations à l’endroit de la Compagnie Palingwendé. « Sur plus de 500 dossiers qui nous ont été soumis, 112 ont été retenus dont la compagnie Palingwendé. Elle a vu son projet retenu parce qu’il est pertinent. C’est un projet qui est une solution face à un problème donné. La particularité de ce projet ce qu’elle concerne des femmes qui vivent dans des situations difficiles quand on connait le problème d’insécurité actuel au Burkina Faso », a-t-il apprécié. Le conte, de son avis est un facteur de cohésion sociale. C’est pourquoi, il a également félicité les bénéficiaires en les exhortant à s’approprier les outils et les techniques acquis pour servir aussi les populations.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré