Valorisation des langues nationales : Rasmane Bassam et Lionelle Edoxi Gnoula sacrés prix Baoré des RITLAMES

Les rideaux sont tombés sur la deuxième édition des Rencontres internationales de théâtre en langues maternelles (RITLAMES). Plusieurs activités ont animé cet épilogue dans des espaces culturels différents. Lectures de texte en langue, soirées de conte en langues, représentation de la pièce théâtrale en langue mooré « Beoogo », plateau musical et surtout la remise du prix Baoré. Cette dernière activité citée, s’est déroulée chez les Zoungrana, dans le quartier Zone 1. Le comité d’organisation des RITLAMES a décidé de distinguer deux personnalités.

Lionelle Edoxi Gnoula a laissé entendre que son prix Baoré de l’espoir représente le couronnement de son travail

La première est Lionelle Edoxi Gnoula. Elle est comédienne, metteuse en scène et autrice. C’est elle qui a reçu le prix Baoré de l’espoir. Selon Hypolitte Kanga, président du comité d’organisation des RITLAMES, le choix sur cette jeune dame se justifie par la place qu’elle accorde aux langues nationales dans ses créations théâtrales. « Elle (Edoxi) vient du théâtre, elle est gourounsi et elle crée beaucoup en langue mooré. Ce n’est pas parce qu’elle crée en langue mooré qu’on lui a décerné le prix Baoré, mais c’est parce qu’elle travaille beaucoup sur les langues. Elle fait assez de spectacles dans sa langue en gourounsi, elle fait des spectacles en mooré. Du coup le comité d’organisation a décidé qu’il y ait un prix Baoré de l’espoir », a-t-il dit.

La comédienne a tout naturellement manifesté sa joie et sa reconnaissance aux RITLAMES. Pour elle, cet évènement mérite toute sa considération parce qu’il revalorise la culture identitaire des Burkinabè.

Rasmane Bassam (bonnet) suivant un conte en attendant de recevoir son sacre

Le sacre Baoré, le plus honorifique a été attribué à Rasmané Compaoré alias El Hadj Rasmane Bassam, pour avoir « milité pour la culture dans langue », à entendre Hypolitte Kanga. Et de soutenir « tu rentres dans n’importe quelle famille, qu’elle soit peulh, djoula et autre, si tu prononces le nom Rasmane Bassam, on te répondra qu’on le connait. Parce qu’avec ses contes dans les radios, il s’est fait une réputation partout au Burkina Faso et même à l’international où il voyage pour animer des soirées de conte ».

C’est fort de toute cette expérience que les RITLAMES, à travers un jury ont décidé d’honorer l’homme à la suite du trio gagnant du même prix l’année dernière, Sidnaba Boubacar Zida, le prince Salia Sanou et Benoît Bouda de Tin Tua.

Rasmane Bassam se sent bien à l’aise en mooré. C’est dans cette langue qu’il s’est adressé aux journalistes présents. Le geste à son endroit, explique-t-il, est un signe de respect et il ne peut qu’exprimer toute sa reconnaissance aux organisateurs des RITLAMES.

PCO des RITLAMES, Hypolitte Kanga

Pour clore en beauté les activités de la deuxième édition des RITLAMES, la pièce de théâtre en mooré « Beoogo  » où Hypolitte Kanga joue avec sa mère sur la scène a été proposée chez les Zoungrana et un plateau musical à l’Espace culturel Gambidi. Vivement la troisième édition !

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré