« Laboratoire artistico-pédagogique pour la paix » : Défi relevé à Koudougou
Dans le cadre de son projet « Laboratoire artistico-pédagogique pour la paix », l’Espace Culturel Gambidi (ECG) avec le soutien de l’Ambassade du Canada au Burkina Faso a entrepris des activités dans dix villes du Burkina Faso. Après avoir parcouru déjà sept villes, toute l’équipe (administrative, artistique et technique) a mis le cap sur Koudougou, les 10 et 11 janvier 2025. Atelier sur la citoyenneté et atelier street-art au profit d’une cinquantaine de jeunes participants ; théâtre-débat; projection de capsules vidéos, etc. sont les temps forts de ces 48 heures d’immersion.
Après Ouagadougou, Kombissiri, Tenkodogo, Pô, Ouahigouya, Kaya et Koupéla, c’est Koudougou qui a accueilli l’équipe de l’Espace Culturel Gambidi (ECG), dans le cadre du « Laboratoire artistico-pédagogique pour la paix », un projet soutenu par l’Ambassade du Canada au Burkina Faso à travers le Fonds canadien d’initiatives locales (FCIL). A l’instar des bénéficiaires des sept localités déjà sillonnées, des jeunes élèves dans la cité du Cavalier rouge ont également été sensibilisés sur la citoyenneté et la paix. « Pendant les deux jours qu’on va passer ensemble, nous allons utiliser les outils artistiques pour travailler avec vous », a d’emblée expliqué le directeur de l’ECG, Kira Claude Guingané. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2024/10/18/promotion-de-la-paix-au-burkina-faso-lespace-culturel-gambidi-entend-sensibiliser-par-les-arts/
La première activité du jour a débuté par un atelier sur la citoyenneté au profit d’une cinquantaine d’élèves du Lycée technique moderne de Koudougou (LTMK). Animé par l’expert des politiques culturelles, Dr Hamadou Mandé et son assistant Hyacinthe Kabré, la séance d’environ quatre heures a consisté à développer la notion de citoyenneté de façon récréative, artistique et décomplexée. Qu’est-ce que la citoyenneté? Qu’est-ce qu’un bon ou mauvais citoyen? Quels sont les droits et les devoirs d’un citoyen… ?
Dr Mandé a donc procédé par un exercice interactif et dans une ambiance bon enfant dans l’objectif d’amener ces jeunes participants à poser véritablement la réflexion sur leur propre pratique de citoyenneté. « Nous commençons d’abord par amener les élèves à travers de petits échauffements artistiques, à briser la glace, puis à se connaître eux-mêmes et plus ou moins à se décomplexer vis-à-vis des intervenants que nous sommes », a indiqué Dr Hamadou Mandé.
De façon perceptible, il a étayé son intervention selon une pédagogie particulière, celle qui consiste à inciter les participants à interagir pour mieux partager leurs perceptions subjectives ou objectives sur la citoyenneté. Qu’est-ce qu’un bon citoyen ? Quelles sont les actions qu’il doit ou ne doit pas poser … ?
A la suite de ces questions, chacun est invité à identifier des valeurs et des contre-valeurs de la citoyenneté. Le dernier exercice s’est appesanti sur une valeur identifiée et exprimée sous une forme artistique (slam, conte, sketch, etc.). « On leur demande vraiment de trouver une forme d’expression artistique qui permet de pouvoir jouer le rôle d’un plaidoyer en faveur de la promotion d’une valeur en relation avec la citoyenneté », a renchéri le pédagogue du jour.
De l’avis des participants Benjamin Bassolé et Ingrid P.N Sawadogo, le projet « Laboratoire artistico-pédagogique pour la paix » est une belle expérience. « Personnellement, j’ai beaucoup appris. On avait eu un cours sur l’éco-citoyenneté, mais le développement de ce terme a été plus explicite, ce matin. On a compris : Qu’est-ce qu’un citoyen ? Qu’est-ce qu’un bon citoyen surtout doit faire ou ne doit pas faire ? Quelles sont les valeurs et les contre-valeurs d’un citoyen ? Les réponses des uns et des autres ont permis d’apprendre encore plus sur la citoyenneté », a confié la jeune fille.
Plus tard dans l’après-midi, la cinquantaine de participants a enchaîné avec l’atelier street-art. Il est animé par Vincent De Paul Bambara et Alexandre Méda qui, à travers le dessin et la peinture font exprimer les participants sur la citoyenneté et la paix. « L’atelier consiste à initier les jeunes au street-art, une discipline artistique qui utilise le dessin ou la peinture sur le mur. Autrement dit, on fait passer des messages à travers le dessin. Dans ce laboratoire, c’est la paix et la citoyenneté qu’on essaie de développer et avec des sous thèmes. Après ça, on fait des dessins préparatoires pour apprêter une fresque murale », a laissé entendre M. Méda.
C’est avec la pièce théâtrale « Intolérance ravageuse » suivie d’une projection de capsule vidéo « Pour vivre ensemble » que la première journée a marqué son épilogue dans une ambiance visiblement chaleureuse.
Le second jour a été également jalonné d’activités artistico-pédagogiques notamment la projection de capsule vidéo « Pour vivre ensemble » au Lycée privé Germinal et la réalisation de la fresque murale au LTMK.
Les deux dernières villes devant accueillir le « Laboratoire artistico-pédagogique pour la paix » sont Boromo Et Bobo-Dioulasso.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré