Théâtre : « Du caviar…» pour les bénéficiaires de la Fondation TuaRes
Dans le cadre de sa saison théâtrale, la Fédération du Cartel a offert gracieusement le spectacle « Du caviar pour un lapin » aux bénéficiaires du programme de la Fondation TuaRes. Dans une mise en scène de la comédienne, Balguissa Ouédraogo, c'est une histoire sentimentale entre Gloria et Toby qui tourne au vinaigre, que les jeunes spectatrices ont pu apprécier et en tirer toute la morale.
La Fondation TuaRes est une Organisation non gouvernementale (ONG) qui œuvre à l’autonomisation de la jeune fille à travers l’éducation, la formation professionnelle et l’accès à un emploi. Basée en Allemagne, elle intervient depuis 2012 au Burkina Faso. « Nous sommes dans le domaine du parrainage et nous accompagnons les familles en difficulté dans l’éducation et la scolarisation de leurs enfants afin que ces dernières puissent bénéficier des compétences et réussir leurs vies scolaires, professionnelles et sociales », a d’emblée expliqué la directrice de programme de la Fondation TuaRes, Reine Marie Désiré Ouattara/Kantiono.
Le profil de cette ONG allemande au Burkina Faso a intéressé alors le Cartel, lui qui d’ailleurs, s’engage dans le développement social à travers la promotion des arts de la scène tout en exprimant sa solidarité envers les personnes en difficulté. C’est dans cette optique que la pièce « Du caviar pour un lapin » a été proposée aux pensionnaires du Centre national de personnes handicapées moteurs du Burkina (CNPHMB) avant l’étape de la Fondation TuaRes, dans le cadre de la saison théâtrale du Cartel. « Tout est parti d’un échange avec monsieur Koama qui a voulu savoir davantage sur la Fondation, ses objectifs, sa cible et les différentes activités que nous menons dans le cadre de l’accompagnement de nos bénéficiaires. Suite donc à cet échange, nous avons bénéficié d’un premier spectacle pour les enfants du primaire. Après cela, il nous est revenu avec une offre. On était vraiment contente de cette offre du Cartel surtout qu’elle s’adresse à une cible qui est en notre sein, c’est-à-dire les jeunes filles du post-primaire et du secondaire. Vu la thématique du spectacle, on s’est alors dit qu’il était intéressant de donner l’opportunité à nos bénéficiaires d’en profiter », a renchéri Mme la directrice de programme de la Fondation TuaRes. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2024/06/14/saison-theatrale-du-cartel-du-caviar-pour-un-lapin-ouvre-le-bal-au-cnphmb/
Malgré cette énième représentation de « Du caviar pour un lapin », les trois comédiens (Isbelle Hounnou, Clémentine Tindano et Saïbo Conombo) ont étalé leur talent artistique pour dépeindre une situation sentimentale malheureuse, truffée pourtant d’enseignements. Et à la fin du spectacle, Mme Ouattara/Kantiono a confié que les thématiques qui y sont développées reflètent des réalités vécues par ces jeunes filles. « Ce sont des situations qui les préparent sur comment s’y prendre pour ne pas se laisser avoir parfois par des personnes de mauvaise foi », a-t-elle dit. Elle est soutenue par la jeune spectatrice bénéficiaire du programme, Laureine Yanogo qui expose son ressenti. « J’ai compris dans ce spectacle une vieille dame qui espère toujours avoir un mari dans sa vie. Malheureusement, elle est tombée sur le mauvais garçon, car ce dernier l’a trompée avec plusieurs autres filles et avec la complicité d’un serveur de l’hôtel. Nous les femmes, on pense que le vrai bonheur c’est d’avoir un mari. On ne cherche pas à se construire et on attend toujours tout de l’homme. Par contre les hommes, eux, pensent qu’avec leur argent, ils peuvent se procurer tout ce qu’ils veulent, comme par exemple jouer avec les sentiments des femmes », a-t-elle apprécié.
Pour le président du comité artistique du Cartel, Anatole Koama, c’est une satisfaction d’entendre ces propos. « Nous avons remarqué une attention, une concentration de ces jeunes filles pendant le jeu des comédiens. Nous avons vu comment elles réagissaient tout au long du spectacle. Nous avons vu à la fin comment elles l’exprimaient et comment elles étaient toutes heureuses. Nous sommes satisfaits. La responsable a également soutenu que les jeunes filles de la Fondation TuaRes l’ont vraiment exprimé. C’est ça aussi notre grande joie », s’est-il réjoui. Il a, pour conclure, rappelé le soutien du partenaire Africalia qui a permis à la Fédération du Cartel de mener ses activités et d’offrir ces types de spectacle aux populations.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré