Mois du patrimoine burkinabè : Du conte pour faciliter la transmission des valeurs

C’est dans le cadre du Mois du patrimoine burkinabè et en prélude de la Journée des coutumes et traditions, que le Ministère de la communication, de la culture, des arts et du tourisme (MCCAT), à travers la Direction générale de la culture et des arts (DGCA), a bien voulu initier une soirée de l’oralité. Plus tôt, la veille, un colloque autour du thème : « Spiritualité, traditions et pratiques coutumières au Burkina Faso » a été organisé pour mieux s’ancrer dans les coutumes et traditions au Burkina Faso. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2024/05/13/burkina-faso-un-colloque-pour-mieux-sancrer-dans-les-coutumes-et-traditions/

Le ministre d’Etat, Jean Emmanuel Ouédraogo et ses collaborateurs suivant les prestations

C’est à l’épilogue des échanges que le cadre artistique a été proposé. Il s’agit donc de la soirée de l’oralité. « C’est sur instruction du ministre d’Etat que nous organisons le colloque pour se pencher sur la problématique relative à la sauvegarde des coutumes et des traditions. Et nous terminons par cette soirée de l’oralité pour vraiment dire que la question relative aux coutumes et traditions n’est pas l’apanage des anciens, des aînés ou encore des seuls traditionnalistes. Parce que les enfants, les jeunes constituent la pépinière de la population et c’est sur eux que repose l’avenir des coutumes et des traditions », a d’emblée expliqué le directeur général de la culture et des arts (DGCA), Moctar Sanfo. Il estime alors que la transmission des coutumes et traditions à la jeune et future génération est plus qu’indispensable, d’où cette soirée de l’oralité qu’il qualifie de cadre propice pour transmettre certaines valeurs.

Pour le DGCA, Moctar Sanfo cette soirée de l’oralité est une sorte d’incubation des jeunes pour enrichir les connaissances sur les coutumes et traditions

Ainsi la Troupe Benda, Sidiki Yougbaré, Tipoko, Pacome Kaboré et KPG se sont succédé sur la scène de l’amphithéâtre du Musée national du Burkina Faso (MNBF) pour jouer et conter sur fond de comptines, de légendes, de proverbes, de récits laudateurs sur les héros africains, etc.

Pour le ministre d’Etat, ministre en charge de la culture, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo qui a suivi l’ensemble des prestations, cette soirée de l’oralité renforce le cadre de l’éducation formelle qui est l’école. Aussi, souligne-t-il, la Journée des coutumes et traditions ne se résume pas seulement au coq, à l’autel, au sacrifice. C’est bien plus que cela et le conte le démontre si bien. « Le conte tel que nos ancêtres, nos parents et nos grands-parents le vivait dans les villages, au clair de lune, était un espace d’apprentissage, d’éducation, de transmission de valeurs, d’histoire, de la culture… », a-t-il confié pendant sa brève intervention sur la scène.

Le public mobilisé à l’occasion

Cet espace, de son avis, doit alors être multiplié afin de perpétuer cette forme d’éducation qui va au-delà de l’école formelle. « A l’analyse d’aujourd’hui, quand on regarde l’école, il faut la compléter d’autre chose afin que les élèves qui y sortent n’entachent pas davantage sur Napoléon, Bonaparte, Charlemagne, etc. qui sont de contrées lointaines, et sans pouvoir savoir grand-chose sur Naaba Koom, Guimbi Ouattara, la princesse Yennenga,  les grands héros de nos communautés. Ce travail nous l’avons engagé et avec le soutien de tous, nous allons y parvenir », a laissé entendre le ministre d’Etat.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré