Bobo-Dioulasso : 13 jeunes danseurs interprètes se perfectionnent

Bobo-Dioulasso : 13 jeunes danseurs interprètes se perfectionnent

Le projet de perfectionnement des interprètes danseurs de la région des Hauts-Bassins, est une initiative de l’Association rencontres professionnelles des danseurs de Bobo-Dioulasso. En cours d’exécution, une immersion, au centre Aniké, Bobo-Dioulasso, le 30 novembre 2023, nous a permis de s’imprégner des objectifs de cette structure bénéficiaire du premier appel à projets spécifique à la région des Hauts-Bassins.

« Vous savez que Bobo-Dioulasso est la ville culturelle par excellence, mais nous avons constaté qu’au fil des années, elle en train de perdre les acteurs clés. Les structures n’arrivent pas à soutenir les danseurs. C’est pour cela que nous avons créé l’association depuis 2007 afin de faciliter une ouverture à nos jeunes et à tous les acteurs de Bobo-Dioulasso », a d’emblée expliqué Filbert Tologo, président et directeur artistique de l’Association rencontres professionnelles des danseurs de Bobo-Dioulasso.

Des bénéficiaires esquissant quelques pas lors du passage de l’équipe du FDCT

Ainsi, grâce au Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) avec l’appui de l’Union européenne (UE), dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC), le danseur chorégraphe burkinabè résidant en Suisse, à travers sa structure, a bénéficié d’une subvention de 9 951 242 FCFA, suite au premier appel à projets spécifique à la région des Hauts-Bassins pour la mise en œuvre du « projet de perfectionnement des interprètes danseurs de la région des Hauts-Bassins ». Il est présentement au bercail pour l’exécution physique.

Débutées en juin dernier, les activités connaîtront leur épilogue  en décembre 2023. Treize (13) jeunes danseurs interprètes bénéficiaires se perfectionnent actuellement en danse au centre Aniké. « Nous avons plus de 12 intervenants qui sont de partout, au Burkina Faso, en Suisse, en Allemagne, aux Etats-Unis d’Amérique, etc. Nous avons des professeurs burkinabè qui résident en Europe et qui ont fait un travail de streaming avec les bénéficiaires. C’est-à-dire qu’on fait une sorte de connexion avec eux depuis les Etats-Unis. Nous avons eu Lassina Coulibaly, il y a environ un mois qui a travaillé avec nos jeunes danseurs. Le but, c’est de travailler avec les artistes à l’extérieure et pouvoir renforcer les capacités de nos jeunes qui sont ici », a confié Filbert Tologo.

Filbert Tologo, danseur chorégraphe

Letizia Angélique Traoré est l’une des six femmes bénéficiaires de la formation. Elle a eu l’opportunité de découvrir auprès des différents formateurs, la connaissance scénique, l’anatomie de la danse, les danses traditionnelles Bobo, les danses mandingue, la musique traditionnelle, etc. « Ce projet a beaucoup changé ma vie professionnelle, parce que j’ai appris beaucoup de chose. Maintenant, j’ai des techniques pour danser. Je peux assurer la chorégraphie de danse traditionnelle », a-t-elle apprécié.

C’est pratiquement le même témoignage avec l’autre stagiaire, Issouf Dabré. Désormais, la présence scénique, les pas de danse traditionnelle, entre autres sont bien intériorisés. « Je suis venu m’investir d’abord. J’essaierai de voir comment je peux capitaliser tout ça dans ma vie professionnelle, puisque la danse, c’est quelque chose que j’ai vraiment aimée depuis tout petit  », a-t-il soutenu.

Issouf Drabré, bénéficiaire

Le bénéficiaire Filbert Tologo, a déjà relevé quelques difficultés rencontrées pendant la mise en œuvre du projet. Il s’agit notamment du coût de la mobilité de certains bénéficiaires de la formation. « Il y a certains danseurs qui sont très loin. Il y a cinq personnes qui sont venues de Orodara. On n’avait pas prévu de défraiement… On a rencontré ce genre de problème par exemple », a-t-il révélé. Nonobstant ces difficultés financières, le danseur chorégraphique se dit satisfait du financement reçu. Mais, à l’avenir, il souhaiterait que le FDCT cible davantage des projets professionnels, identifie les personnes qui « méritent le soutien par rapport à l’originalité ou la profondeur de leurs projets ».

Chef de l’antenne régionale du FDCT Hauts-Bassins, Issa Barry

Les différentes exécutions des projets financés dans la région des Hauts-Bassins sont appréciables dans l’ensemble, note le chef de l’antenne régionale du FDCT Hauts-Bassins, Issa Barry. « La mise en œuvre des projets a commencé pour l’essentiel en septembre 2023, et elle se poursuit pour beaucoup. On a déjà fait une mission conjointe sur l’ensemble des projets qui ont été financés. Le bilan qui se dégage, c’est que la plupart ont déjà dépassé la moitié du programme initial. Certains veulent déjà clore en décembre prochain. On peut dire qu’on est satisfaits », a-t-il souligné. Si cette satisfaction concerne la mise en œuvre physique des projets, il va décrier cependant un autre aspect qui est d’ordre financier où beaucoup de rapports restent insuffisants.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré

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