Lecture du texte « Kengr saag puge » : Une satire de Mady Sanfo sur la situation sociopolitique et sécuritaire au BF
L’esplanade de l’amphithéâtre Bakary Coulibaly de l’Université Joseph KI-ZERBO a accueilli, une lecture de texte en mooré, dans l'après-midi du 17 novembre 2023. Il s’agit du texte lauréat « Kengr saag puge », écrit par Mady Sanfo et mis en espace par Edwige Kiemtaremboum. L'activité entre dans le cadre de la 3e édition des Rencontres internationales de théâtre en langues maternelles (RITLAMES), soutenue par le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) avec l'appui de l'Union européenne, dans le cadre du Programme d'appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC).
Lauréat de l’appel à textes « Souffles », dans le cadre de la 3e édition des Rencontres internationales de théâtre en langues maternelles (RITLAMES), le texte en mooré « Kengr saag puge » (l’inflation sous l’orage, en français) de Mady Sanfo a été lu pour la deuxième fois. Ce fut l’occasion pour nous de le découvrir à l’Université Joseph KI-ZERBO. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2023/11/17/lecture-du-texte-laureat-kele-neemaw-karama-koumarami-fait-renaitre-lespoir/
Mady Sanfo (bleu)
Ecrit en avril 2023, l’auteur fait une satire sociale de la situation sociopolitique et sécuritaire du Burkina Faso. « Le pays est plongé dans une crise sécuritaire depuis près d’une décennie. C’est suite à cela que je me suis inspiré pour écrire le texte », a expliqué Mady Sanfo.
A travers donc la lecture en mooré, on perçoit la substance des conversations. Des terroristes déguisés en agneaux se fondent dans la masse pour mieux soutirer des informations auprès des populations. Dans son message, l’auteur interpelle tous sur nos rapports avec autrui. Il invite les Burkinabè à faire attention, à rester assez prudents dans les conversations avec les personnes étranges autour de nous.
Lecture théâtralisée des comédiens
Mis en espace par la comédienne Edwige Kiemtaremboum, celle-ci a visiblement pu rendre le texte en faisant ressortir les émotions. Pour l’auteur donc, l’œuvre de sa consœur reste une réussite parce qu’il s’y retrouve dans la mise en espace. « Je me trouve dans les personnages comme je les ai écrits. Ça a été très bien rendu. J’étais seul quand j’écrivais le texte. Mais, ici, porté par des personnes qui l’ont incarné et qui l’ont interprété, elles étaient encore plus vivantes », a confié l’auteur.
Aperçu des spectateurs
De onze personnages dans « Kengr saag puge », Edwige Kiemtaremboum a librement choisi de jouer avec moins de comédiens. Pour Mady Sanfo, cela ne dénature nullement pas le fond de son texte. « Moi qui suis comédien, auteur et metteur en scène, j’ai tenu compte de l’enchaînement des scènes dans l’écriture et la structure. J’ai fait de telle sorte que dans le tableau de variation qu’il y ait trois personnes principales et les autres peuvent revenir dans deux ou trois prochaines scènes, sans déranger l’histoire », a-t-il informé. Il a ouvertement marqué sa satisfaction sur le travail de la metteuse en espace et le rendu des comédiens lecteurs.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré
