« K’art’ier en mouvement » 2023 : 3 danseurs performers secouent le quartier Samandin
« K’arti’ier en mouvement » est un concept né en 2022. Il s’agit d’un cadre qui entend créer le rapprochement entre danseurs chorégraphes et populations riveraines. La deuxième édition est ouverte, hier 18 septembre 2023 et se poursuit jusqu’au 23 septembre prochain. Nous nous sommes invités à une performance artistique publique, au deuxième jour des activités, dans le quartier Samandin, commune de Ouagadougou.
Après la première édition l’année dernière, qui a réuni danseurs et populations riveraines dans le quartier périphérique Samandin, commune de Ouagadougou, le festival « K’art’ier en mouvement » rebelote avec la deuxième édition. Ainsi, du 18 au 23 septembre 2023, plusieurs activités sont prévues dans plusieurs espaces de la capitale, à en croire le coordonnateur de l’évènement, Idrissa Kafando dit Vicky. « On a débuté les activités depuis hier par une journée de rencontre avec des festivaliers venus du Mali. On aura des performances chaque jour jusqu’au 23 septembre 2023. Il y a également des séances de formation en management culturel qui se dérouleront au Goethe-Institut annexe. Nous prévoyons aussi en soirée, des échanges sur la vie professionnelle du danseur avec des danseurs qui sont à l’extérieur », a-t-il expliqué.
C’est une rencontre d’échanges entre festivaliers qui a donc planté le décor de la deuxième édition. Une performance artistique chorégraphique était à l’affiche ce 19 septembre. Les festivaliers, dès le coup de 16 heures, ont envahi la rue Bougraog-Ndor de Samandin. L’exercice a consisté à se donner en spectacle, itinérant et devant les riverains.
C’est le danseur interprète, Moussa Samaké qui ouvre le bal. Sur la place publique, sans se soucier des regards curieux des riverains, il exécute ses mouvements sur fond sonore. On entend parfois un discours du président de la Transition du Burkina Faso, Ibrahim Traoré sur la situation de son pays. Le performeur tente de faire passer un message sur l’insécurité que vit notre pays. Pour lui, la crise sécuritaire qui persiste doit nous amener tous à prendre conscience quant aux efforts à fournir.
Adama Gnissi entre ensuite dans la danse. Il arpente la ruelle jonchée parfois de boue pour s’exprimer. Il présente un extrait de sa représentation « Koulen-Kan » dans laquelle, il invite à un « retour à la source ». Energique, il tombe, se relève, va vers les riverains, distribue des bouts de papiers pour susciter la réflexion à travers des questionnements du genre « prenez un moment et réfléchissez. Qui sont tes ancêtres ? ». Il est nécessaire, à l’entendre, de ne pas renier ses valeurs intrinsèques.
Place à Esther Tarbangdo, la troisième performer. Elle va dépeindre quant à elle, la souffrance de tous ces gens qui sont obligés de parcourir les rues pour vendre des marchandises afin de pouvoir survivre. Elle caricature la vendeuse d’oranges, performe sans décor ni scénographie, à l’instar des deux premiers.
« On a choisi trois personnes aujourd’hui, parce qu’on a décidé de faire trois jours de performances avec neuf danseurs dont trois par jour. Ils vont s’exprimer les 19, 20 et 21 septembre. On s’est dit qu’avec les trois personnes, on peut avoir des spectacles qui ne sont pas longs et qui ne sont pas courts, en fait, des spectacles qui restent dans l’équilibre », a confié le coordonnateur. Il invite les Burkinabè à sortir massivement pour la suite des activités, car il estime que l’objectif de « K’art’ier en mouvement » est de rapprocher danseurs et populations. Lire aussi : https://kulturekibare.com/2022/09/17/kartier-en-mouvement-quand-les-artistes-sinvitent-dans-les-quartiers-peripheriques-pour-sexprimer/
En rappel, le « K’art’ier en mouvement » est une initiative du danseur chorégraphe diplômé du Centre de développement chorégraphique (CDC) La termitière, Yacouba Ouédraogo à travers l’Association Willigri. Directeur du festival, il est absent (hors du pays) pour des raisons professionnelles, apprend-on, à cette deuxième édition.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré