« K’art’ier en Mouvement » : Quand les artistes s’invitent dans les quartiers périphériques pour s’exprimer 

« K’art’ier en Mouvement » : Quand les artistes s’invitent dans les quartiers périphériques pour s’exprimer 

« K’art’ier en Mouvement », c’est le nouveau concept artistique porté par l’Association Willigri. Il consiste à cibler un quartier périphérique pour s’exprimer artistiquement, et visiblement dans l’indifférence des riverains et des passants.  Pour cette 1ère édition, près d’une trentaine de danseurs ont, dans la matinée du 17 septembre 2022 envahi une rue de Samandin, dans la commune de Ouagadougou pour leurs différentes performances.

En pleine performance

C’est dans la rue Bougraog-Ndor, quartier Samandin, dans la commune de Ouagadougou que s’est déroulée la 1ère édition du « K’art’ier en Mouvement ». Ce nouveau concept a vite eu l’adhésion non seulement de près d’une trentaine de danseurs mais également des populations riveraines. L’exercice a consisté à se donner en spectacle devant des riverains et des passants. Et les danseurs, sans se soucier du confort de l’espace d’expression, se sont appropriés le sol nu et la boue.

Le promoteur, Yacouba Ouédraogo

L’idée d’un tel concept initié par Yacouba Ouédraogo, danseur interprète diplômé du Centre de développement chorégraphique (CDC) La Termitière, vise à promouvoir les artistes (professionnels et émergents) et leur donner l’opportunité d’exprimer leur création partout où ils se sentent même dans la rue. « La population burkinabè ne connaît pas trop la danse contemporaine, ce qui fait que cette discipline est moins prisée. Aussi, les danseurs manquent d’espaces pour exprimer leur art », s’est exprimé le promoteur Yacouba Ouédraogo, par ailleurs directeur de création de l’Association Willigri. C’est donc pour combler ce vide, dit-il qu’il a proposé ce nouveau cadre en vue de créer un échange sinon un pont entre la population riveraine et cet art que les gens ont toujours du mal à appréhender.

Les danseurs ont donné de la performance sans soucier de l’état de l’espace

Témoins des performances du jour, nous avons pu voir des danseurs se laisser aller sur le sol nu, de surcroît dans la boue. Certaines scènes frisent parfois la folie ou le ridicule, de l’avis de certains passants. « C’est la folie d’un artiste. Moi, je n’ai pas besoin d’avoir une salle ou d’une scénographie pour mes performances. Je pense que c’est cela l’artiste aussi, être fou », a rassuré Mohamed Ouédraogo, danseur participant. Un autre participant venu du Niger, Nouroudine Yahaya Salif nous a exprimé aussi son ressenti dans la rue à travers des mouvements. Il s’agit simplement à l’en croire, de faire accepter et faire comprendre la danse par les profanes et les préjugés.

Parmi les riverains érigés en spectateurs, nous apercevons Olivier Gansonré, danseur chorégraphe professionnel. Pour lui, « K’art’ier en Mouvement » est un concept à saluer. Il crée le pont entre le profane et le danseur, puis qu’on danse hors des espaces professionnels connus. « L’idée c’est d’amener la danse hors des murs et proche de la population. Que chacun voit aussi le ressenti du danseur et perçoive son message », a-t-il soutenu.

rpt

Cette 1ère édition s’est déroulée sous le thème : « Le vivre ensemble ». Après ces différentes performances, le promoteur a informé que les activités se poursuivront avec un match de football dans l’après-midi. Il va opposer les danseurs aux jeunes du quartier Samandin.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré

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