MACO : « Vague des ailes », pour une réinsertion socioprofessionnelle des détenus

MACO : « Vague des ailes », pour une réinsertion socioprofessionnelle des détenus

La première édition du Festival « Vague des ailes » a eu lieu le 17 septembre 2020 à Ouagadougou. Organisé par l’Association Le Grand Geste, l’évènement qui se veut annuel vise à faciliter la réinsertion socioprofessionnelle des détenus de la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO).

Pour une première édition du Festival « Vague des ailes », ce fut un coup de maître. Copté par Olivier Kiswendsida Gansonré, Président de l’Association Le Grand Geste, l’idée est d’utiliser la danse comme instrument d’intégration, de solidarité et de réinsertion socioprofessionnelle encore plus facile des détenus de la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO). Danseur chorégraphe burkinabè, ce n’est pourtant en août 2016 qu’il est arrivé dans cet établissement pénitencier et son projet a commencé à prendre forme.

« Quand j’ai mis pied à la MACO, j’ai remarqué qu’il y avait un manque d’activités culturelles. Et l’une des activités que je pouvais proposer, c’était la danse, parce que je suis danseur », a-t-il expliqué. La danse, dans sa perception est thérapeutique et devrait contribuer non seulement à reconstruire et à soigner de façon morale et physique les pensionnaires de la MACO mais également leur créer un cadre récréatif pendant leur rude pénitence d’où le Festival « Vague des ailes ».

Olivier Gansonré

Pour le baptême de feu, les activités étaient cantonnées en partie sur des prestations de danses chorégraphiques et urbaines. Les détenus de la MACO ont pu démontrer leur savoir-faire artistique en matière de danse, après quatre (4) ans d’apprentissage et trois (3) semaines de création sous le coaching Olivier Gansoré. « Le contenu de la première édition était d’abord de montrer le travail artistique en matière de danse que les détenus font. Et quand vous les avez vus à l’œuvre, ils étaient apaisés », a soutenu M. Gansonré.

Dans un mouvement d’ensemble, les détenus, torses nus, rythment leur danse sur fond musical. Regards perdus, airs mélancoliques, souffrance, etc. telle est la mise en scène. En fait le thème interpelle sur le racisme et prêche l’unité des races, des couleurs, des peuples. Une performance bien appréciée par le public qui n’a cessé d’arroser les bancs à la fin de la prestation.

Les détenus de la MACO dansent   

A.W.O est l’un des pensionnaires danseurs. Il a pris part à cette création. Décriant les conditions difficiles dans lesquelles ils ont travaillé, il dit être tout de même satisfait pour avoir réussi le pari avec Olivier Gansonré. « Les conditions n’étaient pas totalement réunies parce que le coach même manquait de moyens. Il est évident qu’il ne peut pas nous soutenir. Il faisait alors de son mieux avec notre responsable GSP, Karim pour nous aider. On a des soucis et des angoisses. Chacun ici, a ses difficultés à cause bien sûr de l’incarcération. Je peux vous assurer que ce n’était pas facile », at-il confié. Son cri de cœur a été d’interpeller qui de droit à soutenir Olivier Gansonré afin qu’il puisse disposer de minimum de ressources pour la formation à venir. « On a fait une promesse qu’on va rester avec notre coach pour apprendre. On veut faire de la danse un boulot. Je pense que si vous le soutenez, vous nous avez soutenus », a laissé entendre A.W.O.

Le groupe professionnel de danse Yeleen Don ainsi que des artistes chanteurs n’ont pas manqué d’accompagner le festival par des prestations. Le promoteur, a pour cette première édition choisi le célèbre danseur, Salia Sanou comme parrain artistique. Absent à l’occasion, c’est Salamatou Diéné qui l’a représenté. Elle avait à ses côtés d’autres partenaires du Festival « Vague des ailes ».

Ram OUEDRAOGO

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