Dynamique de financement des projets culturels : Et l’après PAIC GC ?
Après avoir souffert des restrictions liées à la Covid-19, le secteur culturel semblait se remettre sur orbite, grâce au Fonds Covid-19 du gouvernement. D’un montant de 1 milliard 250 millions FCFA, il était destiné à relancer les activités économiques.
Mieux, le paysage culturel a bénéficié, à la même période, d’un Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC). Lancé par l’Etat burkinabè avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers à hauteur de 11 milliards FCFA, ce fonds est alimenté de 6,5 milliards FCFA par le 11e Fonds européen de développement (FED), 2,3 milliards FCFA par le gouvernement burkinabè et enfin 1,1 milliard FCFA par les éventuels bénéficiaires.
Un premier appel à projets du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) de plus d’1 milliard FCFA, puis un deuxième appel à projets de plus de 2 milliards FCFA, ont permis de financer 154 projets culturels. Certains sont en cours d’exécution et 33 autres projets dans la région des Hauts-Bassins, d’un montant de plus 370 millions FCFA, attendent leur démarrage.
Entre 2021 et 2023, il faut se l’avouer, la plupart des acteurs culturels n’ont pas chômé grâce à ce PAIC GC. Sans disposer de chiffre, nous disons que ce sont des milliers d’acteurs et professionnels des arts de la scène, de l’artisanat et design, du cinéma et de l’audiovisuel qui ont occupé utilement leur temps.
Malheureusement, le PAIC GC devrait prend fin en 2023. Quel sera le sort des acteurs culturels, si ce programme n’était plus renouvelé ? Puisque nos relations diplomatiques avec certains pays européens tendent à se dégrader. Pourtant, l’émergence du secteur culturel dépend aussi des bonnes relations diplomatiques, donc politiques.
L’ombre du chômage technique plane chez certains. Naturellement, ces acteurs qui ont la chance, peuvent reprendre leurs tournées dans les autres pays et prospecter d’autres horizons. Mais, certains pauvres malheureux, opportunistes, devraient raser de nouveau les murs. Il s’agit de ceux surtout, qui attendent les subventions de l’Etat pour exister.
Il y a bien des niches de ressources financières au Burkina Faso qui permettraient de soutenir le secteur de la culture, au cas où certains partenaires techniques et financiers (PTF) extérieurs désisteraient. L’idée de la taxation supplémentaire sur les boissons alcoolisées ou non de la BRAKINA-SODIBO avait été évoquée, il y a quelques années dans le secteur culturel. Aujourd’hui, c’est l’effort de guerre qui en profite bien.
Il est alors temps de réfléchir sur un mécanisme de financement endogène de la culture pour garder cette bonne dynamique du développement culturel. Il le faut. Car, dépendre toujours des autres, est parfois regrettable !
La Rédaction