Les « Kundé » : De la nécessité d’opérer une mue

Les « Kundé » : De la nécessité d’opérer une mue

Les Kundé ou les trophées de la musique au Burkina Faso, sont une cérémonie prestigieuse de récompense des « meilleures œuvres musicales ». L’initiative est de Biz’Art Production qui a pour figure de proue, le célèbre Salfo Soré dit Jah Press.

Au lancement de l’évènement en 2001, l’ex animateur radio donc, s’était entouré de ses hommes et femme. Il s’agissait de Boureima Djiga, Papus Ismaël  Zongo, Maguy Leslie Oka, Azize Bamogo et feu Gaston Palé. L’équipe a su, il faut le reconnaître travailler à asseoir une réputation nationale et sous régionale.

Grâce aux Kundé, il y a une forte émulation des œuvres musicales au Burkina Faso. Aussi, sans fournir trop d’efforts, l’on peut disposer désormais sur une période donnée, des données assez étoffées sur les sorties discographiques, les clips vidéos, les types de musique promus, les œuvres les plus jouées, etc. au Burkina Faso. Ce travail mérite un banc.

En 20 ans d’existence, les Kundé peuvent se féliciter d’être régulièrement présents, nonobstant les difficultés qui s’imposent. L’aventure, est sans doute passionnante et périlleuse à la fois.

Tout n’est pas toujours rose. Aucune œuvre humaine n’étant parfaite, nous pouvons humblement reprocher à Jah Press et à ses collaborateurs de maintenir un évènement qui, avec le temps, est devenu obsolète en terme de contenu. Les critères, le mode de sélection, la désignation des lauréats, etc. peuvent être, aujourd’hui, nettement améliorés. Le temps a évolué, nous sommes à l’ère du numérique où de nouveaux outils entrent en jeu. On ne peut pas rester en marge.

Après 20 ans, il faut se projeter en étant plus ambitieux. Mais, la conférence de presse des Kundés, le 10 mars dernier, ne nous rassure aucunement pas. Lire aussi :https://kulturekibare.com/2023/03/09/kunde-2023-le-reseautage-kunde-music-export-linnovation-majeure/

Jah Press et son équipe entendent poursuivre les vieilles méthodes. Lire aussi :https://kulturekibare.com/2020/03/20/kunde-dor-20-ans-deja-sans-un-veritable-impact-sur-ses-laureats/

La seule innovation reste le « Kundé Music Export », qui consiste à créer un marché, une passerelle entre créateurs, acheteurs, promoteurs, etc. Un véritable tremplin de rayonnement même si la forme et le fond se confondent aux Rencontres Musicales Africaines (REMA) d’Alif Naaba.

Le « Kundé Music Export », semble-t-il, est possible grâce au financement du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) avec l’appui de l’Union européenne, dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC GC). Autrement dit, il faut comprendre que cette branche des Kundé est juste occasionnelle. Si aux prochaines éditions, les organisateurs n’ont pas un financement du type, c’est naturellement du black-out pour le « Kundé Music Export ». Nous reviendrons donc à la case départ. Le surplace. La monotonie. Le tourner en rond.

Jah Press a-t-il de grandes ambitions pour les Kundé ? Si oui, il devrait procéder aux états généraux de l’évènement pour examiner point par point, les insuffisances et les imperfections avec la contribution de tous. Lire aussi :https://kulturekibare.com/2020/01/08/fama-marley-dor-kunde-dor-des-recompenses-sous-forte-puanteur-de-copinage/

Les Kundé doivent être perçus maintenant comme un évènement des Burkinabè. C’est peut-être parce que Jah Press n’en donne pas l’air, et le clame haut et fort que c’est son business, que la chose est restée en l’état vis-à-vis de l’indifférence des autorités. 

Les Kundé ont besoin d’opérer une mue, avec une équipe plus jeune pour insuffler une nouvelle dynamique. Les « vieux » ont montré leur limite en 20 ans. Ils doivent absolument battre en retraite et laisser prouver de nouvelles compétences et de nouvelles méthodes. Vivement, des réformes et surtout le renouvellement du commissariat général des Kundé. Sinon, laissons passer la caravane et aboyons.

La Rédaction

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