Soutien d’1 milliard 500 millions F CFA au 7e art par la Transition : Les mêmes causes pour les mêmes effets
Le 13 septembre dernier, au cours d’une cérémonie d’installation et de passation de charges de ses nouveaux responsables (4 conseillers techniques, 5 chargés de missions, un inspecteur technique, une inspectrice générale des services, un secrétaire technique et une secrétaire générale adjointe), la ministre en charge de la culture, Valérie Kaboré a révélé, volontairement ou pas que la Transition octroyait aux acteurs du 7e art burkinabè une enveloppe d’1 milliard 500 millions F CFA à l’occasion du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) 2023. Et cette 28e édition se tiendra du 25 février au 4 mars prochain, soit dans 5 mois.
Vous rappelez-vous en 2019 ? A quelques mois du cinquantenaire du FESPACO, l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré avait, par le truchement du ministère en charge de la culture, remis aussi 1 milliard F CFA pour le financement de production de films. Si le geste à l’époque a été salué, force est de reconnaître, que cette somme représentait une goutte d’eau dans la mer tant les besoins de nos cinéastes sont énormes et nombreux.
Qu’à cela ne tienne, il faut encourager les efforts de l’autorité. Mais, soyons raisonnables et réalistes. Que vaut un milliard F CFA dans un paysage où cette somme représente parfois le coût d’un seul film ? Or, chez nous, cette somme, on s’en souvient visait à financer 9 productions : 2 longs métrages de fiction, 2 séries télévisées, 1 documentaire, 2 courts métrages de fiction et 2 films en post-production. Disons tout simplement que c’est de la broutille pour nos cinéastes locaux qui ont déjà maille à partir avec les banques ou autres institutions financières pour obtenir un financement.
Au-delà du côté dérisoire de cette enveloppe, c’est la question du timing qui pose également problème. Que peut-on bien produire de qualité avec de moyens, disons maigres, pour affronter la compétition afin d’espérer remporter l’Etalon de Yennenga, surtout à quelques mois de l’événement ? Il est clair que dans ces conditions, inutile de dire que nos cinéastes ne seront jamais prêts.
Et comme si nous ne tirons pas les leçons du passé, voilà que nous semblons répéter les mêmes erreurs d’il y a 4 ans.
Cela est le signe patent que les Burkinabè et particulièrement leurs autorités n’ont pas encore saisi la pleine mesure d’un budget de film professionnel. En d’autres termes, le développement de notre 7e art semble être le cadet de leur souci, disons de la culture en général.
Sérieusement, posons-nous les bonnes questions ? Qu’est-ce qui empêche de donner une enveloppe plus conséquente à un seul réalisateur professionnel? Car, le soutien de l’ex président Roch Marc Christian Kaboré a montré toutes ses limites avec la répartition des 1 milliard FCFA. Sinon, quel a été le résultat escompté ? Demandez un bilan ! Très mitigé, si nous acceptons être francs et sincères.
On ne peut pas développer le cinéma burkinabè avec ces types d’approche. Il est si évident que certains carriéristes dans le 7e art burkinabè chercheront toujours des moyens de subsistance pour demeurer éternellement dans l’arène. Il faut en finir une bonne fois pour tout avec l’octroi des 1 milliard F CFA aux acteurs pour préparer une édition du FESPACO.
Nous proposons, désormais qu’un éventuel soutien du chef de l’Etat burkinabè de plus d’un milliard F CFA soit accordé à une et une seule structure, sans pression ni de temps imparti pour nous représenter uniquement à un FESPACO. Au lieu de naviguer à vue avec ce partage du gâteau où certains comploteurs et manipulateurs feraient certainement de bonnes affaires.
La Rédaction