Journées Culturelles Bobo Madaré : Pour la sauvegarde du patrimoine immatériel 

Démonstration de la forge en plein milieu des spectateurs

Les Journées Culturelles Bobo Madaré sont une initiative de l’Association Sya Wôlô. Elles ont pour objectif selon le président, Sitélé BK Ouattara de promouvoir, de valoriser et de sauvegarder le patrimoine culturel immatériel. C’est ainsi que depuis l’existence officielle de cette association en mars 2017, elle n’a de cesse montré son intérêt pour les confréries des masques qui disposent d’une riche culture dans la ville de Bobo-Dioulasso. L’idée de faire valoir ce patrimoine immatériel des Bobo Madarè surtout afin de perpétuer leurs traditions a commencé à germer d’où ces Journées Culturelles Bobo Madarè.

Sitélé BK Ouattara (micro), Président de l’Association Sya Wôlô et promoteur des JCBM

« Depuis 2017, nous sommes portés par une vision et un engagement. Nous voulons faire de la culture cette arme qui arrive à adoucir les cœurs… J’ai du respect pour les professeurs agrégés en physique mais je les défie de venir prendre le fer rouge et passer sur leur corps. C’est notre savoir à nous, c’est notre fierté… Lorsque les masques passent et dansent, le langage des griots est un savoir qu’on ne peut pas décortiquer dans les écoles de musique, c’est notre fierté », a indiqué le promoteur Sitélé BK Ouattara, par ailleurs Président Directeur Général de la structure de communication et d’évènementiel Kibi Group.

Il s’agira pendant cet évènement hautement culturel de convoquer les us et coutumes des différentes communautés et environnantes dans la ville de Bobo-Dioulasso pour une expression publique. Les masques, le patrimoine musical, la danse, la forge du fer, entre autres permettent pendant ces moments de communion de découvrir des savoir et des savoir-faire endogènes et intrinsèques. Mais avant, il faut la bénédiction des garants de la coutume d’où l’implication des autorités coutumières.

L’expression des masques sur la place Wara Wara Kan

Alors, la quatrième édition des Journées Culturelles Bobo Madarè a débuté de l’Hôtel de ville de Bobo-Dioulasso jusqu’à la place Wara Wara Kan à travers une longue parade. Les sponsors, les partenaires, les différentes communautés invitées, les masques et les troupes traditionnelles ont défilé en chantant et en dansant tout en drainant une longue file de spectateurs. Une fois sur le site bondé du monde, les forgerons qui ont érigé un atelier de forge pour l’occasion, ont d’abord procédé à une démonstration de la forge du fer. Toute la procédure traditionnelle de la forge du fer a été révélée sous le regard des autorités administratives, coutumières, religieuses et autres publics.  Ensuite, place aux différentes communautés de masques, de troupes traditionnelles et de groupes sociaux d’exprimer également leurs savoir-faire. Chaque passage avec des applaudissement nourris était visiblement un riche enseignement en culture et traditions.

La parade des différentes communautés est partie de l’Hôtel de Ville jusqu’à la place Wara Wara Kan

Selon le 4^e adjoint du maire, Alain Sanou, le travail que mène l’Association Sya Wôlô mérite naturellement un soutien, parce que dit-il, Sitélé BK Ouattara et son équipe s’inscrivent dans la sauvegarde du patrimoine culturel du Burkina Faso en général et de la commune de Bobo-Dioulasso en particulier. « Le conseil municipal est conscient et c’est pour ça que nous sommes là à côté pour soutenir », a-t-il soutenu. Il a réitéré l’engagement, au nom de la mairie de Bobo-Dioulasso, à accompagner ces Journées Culturelles Bobo Madarè.

Les officiels suivant attentivement les prestations

La présente édition, il faut le rappeler devait se tenir du 25 au 28 novembre 2021. C’est finalement la journée du 28 novembre 2021 qu’elle a eu lieu. La raison de la concentration des activités en une et unique journée s’explique par le climat sociopolitique tendu au Burkina Faso depuis le drame d’Inata du 14 novembre jusqu’à la marche du 27 novembre dernier. L’Association Sya Wôlô a donc jugé ingénieux et judicieux de reporter les festivités. Mais, il fallait dans son entendement maintenir tout de même la flamme de la promotion et valorisation du patrimoine immatériel du Burkina Faso tout en annulant le conte et surtout les panels. Rendez-vous est pris pour la prochaine édition avec plus d’innovations, a informé le comité d’organisation.

Ram OUEDRAOGO

Kulture Kibaré