A la ministre Elise Thiombiano : Les voyants sont au rouge !

A la ministre Elise Thiombiano : Les voyants sont au rouge !

La ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT), Elise Foniyama Ilboudo/Thiombiano a été nommée en Conseil des ministres le 10 janvier 2021. Elle a pris officiellement fonction cinq jours après. La remplaçante d’Abdoul Karim Sango, désormais à la tête du département en charge des acteurs culturels burkinabè, est politique comme son prédécesseur. Il n’y a pas à se plaindre.

La mission de la nouvelle patronne est claire selon les textes du gouvernement. Docteure Elise Thiombiano doit œuvrer à la mise en œuvre et le suivi de la politique du gouvernement en matière de culture, des arts et du tourisme.

Pour ce faire, elle doit disposer d’une panoplie d’informations fiables non pas seulement sur les agents et cadres administratifs de son département mais aussi sur l’ensemble des acteurs culturels du privé. Faîtières, associations, fédérations, organisations, médias, formations et autres corporations culturelles devraient faire l’objet d’une prise de contact franche.

Une première action de la ministre a été de rencontrer, les journalistes et animateurs culturels, le 26 février 2021 pour s’imprégner et comprendre les difficultés qu’ils vivent au quotidien dans leurs métiers afin de trouver des pistes de solutions. Certains ont salué cette louable initiative. Naturellement, des préoccupations et autres doléances ont été formulées. Mais cette rencontre a accouché d’une souris. Un bel élan écourté. Un coup d’épée dans l’eau ! Car les jours qui ont suivi, la somme convention-média entre le MCAT et certains médias a été revue à la baisse sous prétexte que le budget alloué à la Direction de la communication et de la presse ministérielle (DCPM) du MCAT a été réduit (source : DCPM/MCAT). Premier mauvais signal.

Depuis la nomination d’Elise Thiombiano, les plaintes et les indignations des internautes et autres acteurs sont courantes. Outre l’affaire des 96 millions FCFA pour l’acquisition de véhicule, qui a défrayé la chronique de façon nauséabonde, la ministre ne semble pas mesurer le flux d’antipathie à son égard. Et les choses ont malheureusement toutes les chances de dégénérer après sa prise de becs contre l’international danseur chorégraphe burkinabè, Serge Aimé Coulibaly, pendant les préparatifs de la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Cette nouvelle affaire de réduction du budget de la cérémonie d’ouverture/clôture de la biennale du cinéma africain a animé une fois de plus l’opinion en défaveur de la ministre Elise Thiombiano. Dans ce bras de fer, elle a ouvertement perdu la bataille car une décision de la Présidence du Faso a donné carte blanche au chorégraphe de maintenir son spectacle avec son budget définitif arrêté. Deuxième mauvais signal pour notre chère ministre.

La semaine dernière, le ministère burkinabè en charge de la culture affichait sur sa page Facebook officielle, une audience entre des humoristes ivoiriens et la cheffe dudit département. Des humoristes burkinabè, dépités se sont naturellement offusqués. Moussa Petit Sergent l’a écrit sur sa page officielle Facebook : « Quand c’est nous, vous n’avez jamais le temps pour recevoir… ». L’écrit traduit son indignation face une ministre de la Culture qui prête une oreille attentive à des artistes d’ailleurs autres que ceux de son pays. A lire et entendre la réaction de certains entrepreneurs et/ou promoteurs d’évènements culturels, leurs audiences souhaitées n’ont jamais eu une suite favorable. Ce qui explique les frustrations quand leur ministre de tutelle reçoit par contre des artistes étrangers. Troisième mauvais signal.

Dame Elise Thiombiano est libre de recevoir qui elle veut en audience. Elle est libre d’accompagner l’activité qu’elle veut. Elle est libre de ne donner aucune suite favorable à qui elle veut. Mais, elle est aussi libre de refuser d’assumer ce qui mijote.

Ça murmure, ça chuchote, ça s’indigne dans les forums de discussions des acteurs, mais aucune action forte n’est menée jusque-là pour monter au créneau. Certains artistes, activistes asservis, animateurs et journalistes culturels sont des béni-oui-oui, pire des bouches et des oreilles au service d’un pouvoir conjoncturel. Mais la vérité finit toujours par triompher, car aucune arme ne peut arrêter la colère et la marche de la masse. Les voyants sont au rouge au MCAT, et une autocritique s’impose donc impérativement à Dame Elise Thiombiano !

La Rédaction

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