Restitution des ateliers d’Engagement Féminin : Une première soirée émouvante

Restitution des ateliers d’Engagement Féminin : Une première soirée émouvante

Le Théâtre Soleil, a accueilli deux spectacles dans la soirée du 30 juillet 2021. Le premier était la restitution des ateliers de danse avec les stagiaires et le second, une sortie de la résidence solo « Banbali 100 fin » de la danseuse chorégraphe malienne, Kadidja Tiementa.

Quand Kadidja Tiementa exprime son amertume sur scène

Depuis le 5 juillet 2021, le Centre de Développement Chorégraphique (CDC) La Termitière vibre aux rythmes de la treizième édition d’Engagement Féminin. Il s’est agi de la formation de danse avec des filles issues de plusieurs contrées. Après quatre semaines des ateliers, les participantes sont invitées à présenter le fruit de leurs séances.

Sandra Sainte Rose Fanchine

C’est alors que les stagiaires ont d’entrée de jeu, restitué les deux semaines de partage en danse et culture hip hop avec la formatrice d’origine martiniquaise, Sandra Sainte Rose Fanchine. Les gestuelles étaient collectives et laissent percevoir parfois des expressions solos. « Je les ai fait travailler sur une gestuelle qui est le waking. C’est une gestuelle qui a émergée dans les années 70 aux Etats-Unis et qui est née dans les communautés homosexuelles afro-américaines. C’est une gestuelle d’émancipation qui contribue à l’affirmation et au bien-être des groupes qui sont minorisés », a expliqué la formatrice, Sandra Sainte Rose Fanchine. L’idée selon elle, est d’amener ses danseuses à prendre conscience de l’endroit où elles se situent politiquement en tant que femmes et comment est-ce qu’elles choisissent de se réapproprier leur corps, de le positionner, de le tenir et de le faire danser avec affirmation et avec revendication ?

Kadidja Tiementa

Sans transition, le second spectacle débute. C’est un solo intitulé « Banbali 100 fin » de la danseuse chorégraphe malienne, Kadidja Tiementa.  Après trois semaines de résidence de création, elle a enfin de la matière à présenter au public. Elle s’est inspirée de sa mère qui est malade depuis cinq ans mais qui ne recouvre toujours pas la santé. « C’est un hommage aussi à ma mère qui a la maladie de parkinson. Ça fait longtemps qu’on est dans cette situation d’infortune. A un moment, j’avais envie de l’évoquer », a confié la vedette de la soirée. Sa création est construite autour de la prière, de l’hôpital, de l’obscurité, des dépôts pharmaceutiques, du personnel soignant, de la souffrance, pour exprimer le combat, la confusion et l’impuissance face à sa situation malheureuse. « Par moment, tu as juste envie que tout s’arrête. Tu as de l’espoir, tu pries, ta foi est remise en cause. Par moment, tu te demandes quand est-ce que cela va finir ? », a laissé entendre la danseuse malienne.

Serge Aimé Coulibaly

Selon l’appréciation de Serge Aimé Coulibaly, l’émérite international danseur chorégraphe burkinabè, ce fut un voyage dans le deux spectacles. « Je trouvais déjà dans la première restitution qu’elle était très forte, parce qu’à Engagement Féminin, ce sont des filles qui sont encadrées par des femmes fortes, qui s’expriment et sortent des choses. C’est super touchant. Le second spectacle qui est un solo, avec une femme qui s’exprime d’une manière totale, qui livre sa fragilité sur la scène, tout cela montre que le projet Engagement Féminin grandit », a-t-il apprécié.

Les spectacles de restitution des ateliers prennent fin ce soir et marquent au même moment la clôture de la 13e édition d’Engagement Féminin. Bienvenue Bazié, co-initiateur du projet a invité le public à venir découvrir l’exploit des filles pendant cette dernière soirée de restitution.

Ram OUEDRAOGO            

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