Unité de production semi-industrielle de François 1er : Immersion de la ministre de la Culture
La Ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT), Foniyama Elise Ilboudo/Thiombiano, a visité l’Unité de production semi-industrielle de François 1er, implantée à Koudougou, dans le Centre-Ouest. Cet établissement inauguré en 2018 par le Président du Faso, Roch March Christian Kaboré fait dans la production et la commercialisation du Faso danfani 100% coton bio. Ayant pu se concrétiser grâce à un prêt d’environ 40 millions du Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT), la délégation conduite donc par la cheffe du département culturel est allée s’enquérir de l’état de cette industrie créative burkinabè, le 10 mai 2021 à Koudougou.
Inaugurée le 27 septembre 2018 par le Président du Faso, Roch March Christian Kaboré, l’Unité de production semi-industrielle de François 1er est, en l’espace de quatre ans, une référence dans le domaine de la production et de la commercialisation du pagne tissé à l’aide du coton bio. Après la visite du chef de l’Etat burkinabè, c’était le tour de la Ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT), Foniyama Elise Ilboudo/Thiombiano de venir s’enquérir des exploits de François Yameogo alias François 1er.
Après une visite guidée de bout à bout de toutes les différentes chaînes de production de cette industrie créative, la ministre n’a pas retenu ses impressions. « J’ai vu de belles choses à l’intérieur. Et comme on l’a dit, c’est une industrie de créativité. C’en est une vraiment. Parce que nous avons vu toute la chaîne qui permet la production du fil mais surtout la production du tissu et également des vêtements », a expliqué celle-ci. Ce qui a le plus retenu son attention, a été non seulement l’employabilité des femmes mais aussi le traitement accordé à celles-ci dans cette unité. « Nous sommes très impressionnés par cette chaîne qui emploie surtout des femmes et qui leur donne donc de l’emploi ainsi que les jeunes. Nous avons été beaucoup touchés par l’espace réservé aux enfants. Ça veut dire qu’on n’a pas à se soucier d’être femme et de venir travailler et en se demandant, ce que je fais de mon enfant. Il a mis aussi au cœur de son travail, les associations. Nous avons pu découvrir à l’intérieur, des associations de teinture qui sont incorporées et qui permettent de faire la teinte de ces fils et de ces tissus. Je pense que tout cela est à applaudir », a apprécié le Docteur Foniyama Elise Ilboudo /Thiombiano.
En effet, cet établissement de François 1er a sa spécificité. Au-delà des 50 emplois directs et des 300 emplois indirects créés, François 1er ne travaille que le coton bio sans mélange. « François 1er s’est engagé à réaliser tous ses produits à 100% coton bio du Burkina Faso. Vous ne verrez pas les tenues de François 1er avec un mélange. Je pense qu’en Afrique de l’Ouest, je ne me jette pas des fleurs, je suis pour l’instant l’unique qui ai osé franchir ce pas. Parce que les autres mélangent », a soutenu le patron du label François 1er.
Si ce célèbre créateur de mode burkinabè a réussi à réaliser son Unité semi-industrielle de transformation du coton bio en vêtements contemporains (chemises, robes, vestes, écharpes, etc.), c’est grâce à l’accompagnement du MCAT à travers le mécanisme de financement qui est le Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT). C’est un prêt d’une quarantaine de millions FCFA que le FDCT a octroyé à François 1er en 2017, afin de lui permettre de s’installer dans le quartier Burkina de Koudougou. « Nous allons continuer dans le sens de l’appui financier. S’il a besoin d’un appui technique, il en aura certainement. Mais je crois que dans ce domaine, on ne doute pas, il a déjà toutes les compétences pour pouvoir produire un bon Faso danfani qui se vend à l’international », a indiqué la ministre.
Les éloges ne tarissent point sur François 1er mais les difficultés persistent aussi. « Les difficultés sont énormes. J’ai eu un crédit du FDCT certes, c’est beau. Mais si vous constatez aujourd’hui, on n’a pas de spécialiste dans le domaine. Alors que mon travail demande la qualité, la réflexion, l’organisation et il faut alors des professionnels. Il faut que vous preniez des gens que vous les formiez et le temps d’arriver à la professionnalisation, il faut minimum deux à trois ans. Pendant ce temps, vous vous occupez d’eux, en leur donnant des perdiems. Au Burkina Faso, on forme les gens, il faut leur donner à manger. Et quand vous donnez ces perdiems pendant un an, ça fragilise votre investissement, alors que vous travaillez avec un crédit. C’est avec votre crédit que vous donnez à manger aux gens. Pendant ce temps, ils ne sont pas productifs », a déploré François 1er.
Pour la cheffe du département de la culture burkinabè, ses directions restent disponibles pour accompagner davantage cette industrie créative.
Ram OUEDRAOGO