Séries télé burkinabè : Les raisons d’une léthargie

Séries télé burkinabè : Les raisons d’une léthargie

Les séries « Maitresse d’un homme marié », « Les coups de la vie »,  (diffusées sur la chaine A+ Ivoire), « Brouteur.com » (TV5 Monde), et plus récemment « Cacao » (Canal+), etc. ont connu un succès sans précédent chez la plupart des téléspectateurs africains et burkinabè, en particulier.

Chez nous, la deuxième, mais surtout la première saison de « Affaires publiques » (RTB) a connu le même accueil positif, tout comme l’a été le « Commissariat de Tampy ». La célébrité de cette série réalisée par le regretté Missa Hébié a franchi les frontières du Burkina Faso.

Comme on le constate, les séries made in Africa rencontrent un engouement. En témoigne le succès grandissant et phénoménal de Iroko Tv, une plateforme de films et de séries à la demande.

La production et la réalisation de séries représentent donc sans conteste un vrai filon au plan professionnel et financier.  Or, depuis quelques années, après l’apogée des « Ina », « Les As du lycée », « Mounia et Rama », « Le Testament », etc. les séries  télévisées burkinabè sont aux abonnées absentes sur nos petits écrans. Panne d’inspiration ou absence de financement ?

Les séries télévisées sont peut-être coûteuses en terme de budget. Nous en sommes conscients. Il faut également du temps sur la même histoire. Nous en sommes également conscients. C’est peut-être épuisant. Mais, faut-il pour autant y renoncer ?

En attendant, certains réalisateurs burkinabè ont commencé et continuent de migrer vers les productions étrangères et donc vers d’autres chaines (Canal+,  Tv5 Monde, etc.). Pourtant, depuis quelques années, le paysage télévisuel burkinabè s’est sensiblement enrichi. Les productions de séries peuvent par conséquent connaître la même embellie, que ce soit sur le plan individuel ou collectif, c’est-à-dire, en co-produisant des séries avec le budget qu’il faut.

Le ministère en charge de la culture doit jouer davantage sa partition ou du moins renforcer sa présence dans la production des séries télé du pays des Hommes intègres. Comment ? Cette solution miracle passe incontestablement par la mise en place d’un véritable et pérenne mécanisme de financement (conséquent et accès facile) en vue de permettre aux producteurs et réalisateurs de produire et de satisfaire les téléspectateurs. Car, il n’est pas aisé de réaliser plusieurs épisodes en plusieurs saisons non-stop sans des reins solides économiquement parlant.

A la décharge du Gouvernement burkinabè et du département de Dr Elise Ilboudo/Thiombiano en particulier, il revient également aux réalisateurs et producteurs burkinabè de remuer ciel et terre pour dénicher (et Dieu sait qu’il en existe!) les différents fonds de financement de séries existants. Un sérieux plaidoyer doit être aussi mené afin d’emmener les politiques à investir davantage dans la production de séries télévisuelles. En outre, réalisateurs, producteurs, et responsables de télé burkinabè doivent, au-delà de la sempiternelle question de financement, faire preuve de créativité et d’imagination. N’avons-nous pas besoin en ce moment de regarder des séries télé qui font la propagande de la bravoure des soldats burkinabè à l’image de 24 heures chrono aux USA ? Des scenarii existent peut-être. Mais … 

Le Burkina Faso dispose d’importantes ressources humaines pour trouver des histoires captivantes, croustillantes afin de produire des séries à même de concurrencer (sainement) les autres séries africaines. Mais si, la politique ne s’y intéresse pas, les moyens financiers ne s’imposeront pas.

La Rédaction

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