Financement et structuration du théâtre : L’expert culturel O.D partage ses connaissances
L’Atelier Théâtre Burkinabè (ATB), a accueilli dans le cadre de « Keoogo de la recherche théâtrale », la deuxième matinée palabre, dans la journée du 20 février 2021. Cette fois-ci, c’est l’expert culturel, Désiré Ouédraogo, affectueusement appelé O.D, qui a été invité à partager ses connaissances sur la question du financement et de la structuration du théâtre au Burkina Faso.
Après le doyen du théâtre radiophonique, Karim Konaté, c’est le tour du conseiller culturel, membre de la banque d’expertise UNESCO/UE, Désiré Ouédraogo de s’entretenir avec plus d’une vingtaine d’acteurs de théâtre. Les échanges ont porté sur la structuration du métier de théâtre mais également sur la question du financement pérenne. Et en croire le Directeur de l’Institut de Recherche Théâtrale du Burkina (IRTB), Paul Zoungrana, cette matinée palabre ne pouvait proposer un animateur mieux que l’expert culturel, O.D. « O.D est un de nos doyens. Il est l’un des experts en matière de politique culturelle, de plan, de stratégie de développement des industries culturelles et créatives, mais qui restent souvent dans l’ombre. Il a participé énormément à beaucoup de chose. Il a permis qu’il y ait des cadres pour qu’on finance notre secteur. Comme nous l’avons, c’est important de profiter de son expertise, de l’inviter à nous accompagner », a expliqué l’initiateur des matinées palabres, Paul Zoungrana.
Alors, assis au milieu des participants, tous des professionnels et adeptes du 6e art, O.D a d’abord exposé sur le thème avant de répondre à bâtons rompus aux différentes préoccupations.
Il a bâti son pitch sur l’autonomisation des associations culturelles par rapport à leur situation de fragilité actuelle. Il ne s’est pas contenté de pointer du doigt le mal. « J’ai proposé un certain nombre d’idées devant permettre à ces associations de mieux s’organiser, de faire régner davantage la démocratie en leur sein, de savoir faire des plaidoyers, mieux connaître leur environnement, mais aussi de savoir rechercher des partenaires techniques et financiers pour mettre en œuvre leurs initiatives », a-t-il soutenu.
Effectivement, au cours de la discussion, les participants n’ont pas manqué de soulever la faiblesse de démocratie au sein des associations, c’est-à-dire le « régner à vie » sans vouloir passer la main aux autres membres. Désiré Ouédraogo a recommandé que la loi 064 pour les associations, soit effective et qu’il y ait une véritable alternance. Il a par ailleurs, en terme de planification, invité les associations à définir de véritables plans d’actions s’étendant sur 3 à 5 années.
De cette matinée palabre, l’invité qui est actuellement, Inspecteur des services du ministère de la Culture, des Arts et Tourisme (MCAT), a avoué avoir senti une graine de motivation chez les participants pour faire bouger les lignes.
Quant à Paul Zoungrana et aux autres participants, ils se sont dits conscients, à les entendre, de la méconnaissance des règles, des lois, des structures avisées en matière de financement et de structuration du théâtre. Et ce cadre d’échange était la bienvenue pour s’interroger et proposer des solutions.
Malick SAAGA