Artisanat d’art : Une nouvelle infrastructure immortalise Birigui Julien Ouédraogo
Le ministre de la Culture, des Art et du Tourisme (MCAT), Abdoul Karim Sango a inauguré le tout nouveau Centre National de Formation en Artisanat d’Art-Birigui Julien Ouédraogo (CNFAA-BJO), le 15 décembre 2020 à Ouagadougou. Au cours de la cérémonie solennelle de baptême, les invités ont pu découvrir le parcours et les œuvres de cet homme dont l’édifice porte le nom.
On n’entendra plus appeler Centre National d’Artisanat d’Art (CNAA). Il est désormais rebaptisé en Centre National de Formation en Artisanat d’Art-Birigui Julien Ouédraogo (CNFAA-BJO).
L’on se souvient que le CNAA est resté depuis des années, dans état désuet. Il avait besoin de se doter de nouvelles infrastructures afin de répondre convenablement au besoin de la formation artistique et artisanale. C’est ainsi que sous la Direction générale de la formation et de la recherche (DGFR) du MCAT avec le leadership du ministre Abdoul Karim Sango, il a été entamé une série de réflexions en vue de restructurer ce CNAA. « Ces réflexions ont abouti en 2019, à l’élaboration de curricula de formations qui devraient être expérimentés et qui le seront certainement au cours de l’année 2021-2022 », a expliqué le Directeur général de la formation et de la recherche, Jacob Daboué.
Pour alors aborder de façon pragmatique des réformes, a-t-il indiqué, le CNAA a été gratifié de nouvelles infrastructures au sein du Musée National et qui va se renforcer au fur et à mesure avec à terme la construction d’ateliers et de hangars. Mais à l’inauguration, le bâtiment administratif, la salle d’exposition, entre autres étaient déjà fonctionnels.
Mais qui est cet homme qui bénéficie de la plus grande attention du MCAT ? Selon Jacob Daboué, Feu Birigui Julien Ouédraogo est né en 1926 à Gourcy, dans la province du Zandoma. Il fut administrateur des postes et télécommunications, homme politique et artiste peintre de renom. Il fut le premier directeur, en 1971 du Centre Voltaïque des Arts, ancienne dénomination du CNAA. De son passage dans cette structure et de mémoire d’homme, Birigui Julien Ouédraogo obtint de résultat fort appréciable tant sur le plan organisationnel que celui de la coordination des activités artistiques, artisanales et créatives. A titre illustratif, a confié toujours le patron de la DGFR, l’homme a contribué à l’amélioration de la technique du batik. Il a aussi assuré la formation de nombreux artistes, artisans et peintres dans ce pays.
C’est au regard de ces acquis engrangés par Birigui Julien Ouédraogo que le MCAT a estimé qu’il, « mérite à ce titre un hommage fort appuyé ». De l’avis de Jacob Daboué, le défunt a légué à tous les Burkinabè un « trésor inestimable », aussi bien à travers ses œuvres que la qualité des artistes et artisans qu’il a contribué à former.
Le CNFAA-BJO qui porte donc le nom d’un vaillant fils intègre du pays est un symbole fort. Il devrait amener les nouvelles générations à s’inspirer des valeurs culturelles et morales de Birigui Julien Ouédraogo, a laissé entendre M. Daboué.
Le parrain de l’évènement, sa Majesté le Naaba Kiiba du Yatenga, ami et frère de feu Birigui Julien Ouédraogo, a avoué « éprouver une joie immense et en tire une légitime fierté », si l’on s’en tient aux propos de son représentant. Celui-ci a par ailleurs rappelé, que le disparu, fondateur du lycée privé mixte Bangre Nooma de Ouagadougou, fut également l’initiateur du projet du musée de Gourcy.
Dans son adresse, Olga Ilboudo/Ouédraogo, fille de Birigui Julien Ouédraogo, a marqué toute sa « grande fierté » pour l’hommage rendu à son père. Son souhait, inviter la jeune génération des artistes et des artisans qui ont eu la chance de côtoyer Birigui J. Ouédraogo à continuer ses œuvres pour des siècles et des siècles.
Marquant de leur présence, le ministre en charge de la défense, Sheriff Sy ; le Président du Conseil Supérieur de la Communication, Mathias Tankoano, Simon Compaoré du parti au pouvoir ainsi que tous les officiels ont pu découvrir quelques œuvres de Birigui Julien Ouédraogo, celles de ses enfants et aussi de ses élèves dans la salle d’exposition du CFNAA-BJO.
Malick SAAGA