Les Grandes assises nationales du théâtre : La FENATHEB convoque le débat sectoriel
La Fédération Nationale du Théâtre au Burkina (FENATHEB), organise les 12, 13 et 14 novembre 2020, les Grandes assises nationales du théâtre. Première du genre, cette activité se veut un cadre d’échanges francs sur le théâtre pour mieux consolider les liens et la solidarité entre les acteurs. Au premier jour des discussions, le décor a été planté par une causerie-débat. C’est l’illustre homme de théâtre, Prosper Kompaoré, fondateur de l’Atelier Théâtre Burkinabè (ATB) qui s’est entretenu avec les participants juste après la cérémonie officielle d’ouverture des activités, prononcée par le Directeur des Arts Appliqués, Daouda Kindo, représentant sa Directrice Générale des Arts du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme.
« Les grandes assises nationales du théâtre, c’est avant tout une célébration du théâtre dans toute sa dimension, c’est une invite à la famille à consolider ses liens de fraternité, de solidarité. Cette solidarité se vit et se remarque à travers sa forte mobilisation pour soutenir les uns et les autres dans les moments de peines, de joie ou d’évènements artistiques », a déclaré le Président de la FENATHEB, Paul Zoungrana.
Paul Zoungrana
C’est pourquoi, cette plus grande filière du théâtre au Burkina Faso a, avec ses membres pensé qu’il était important et opportun qu’elle asseye un espace de réflexion, de partages d’expériences pour mieux construire ensemble le métier d’où les Grandes assises nationales du théâtre.
Théâtre, un instrument de développement social
A l’ouverture, les échanges se sont appesantis sur une causerie-débat. La communication a d’abord été donnée par le fondateur de l’ATB, Prosper Kompaoré, parrain de la cérémonie. Dans son intervention, il a présenté le 6e art comme un véritable outil du développement social avant de revenir sur les préoccupations de l’heure et surtout les défis du métier à relever. Pour l’illustre homme de théâtre burkinabè, la formation s’avère une nécessité absolue.
Aussi, la diffusion des œuvres théâtrales reste également un défi ainsi que l’accès aux médias. Le patron de l’ATB estime que les médias ne communiquent pas assez sur les spectacles de théâtre.
Dans la chute de son exposé, Prosper Kompaoré a invité les acteurs du 6e art à développer surtout une solidarité afin d’ « éviter que chacun soit dans son chacun ».
Pr Prosper Komapaoré
La faible fréquentation du public au théâtre
Les échanges sont à bâton rompu avec les participants et les réactions n’ont pas attendu après l’exposé. Martin Zongo, Administrateur du CITO, a su non seulement modérer le débat, mais il était également question pour lui de partager son expérience sur la faible fréquentation du public au théâtre. « La question du public est une question compliquée. Nous qui gérons des salles, combien de fois nous sommes restés un peu tendus, nous sommes restés dans l’angoisse, parce que vous ne savez jamais quand est-ce que le public va répondre ou quand est-ce qu’il ne va répondre ? C’est une énigme pour laquelle il n’y a pas véritablement de clé », a-t-il confié. Mais ce qui paraît le plus fondamental selon lui, c’est de toujours continuer à proposer des spectacles de qualité quelle que soit la taille au public.
Autonomie financière des structures de théâtre
Dans cette causerie sur le débat sectoriel, la sempiternelle question de financement des compagnies et structures de théâtre refait surface. Doit-on se tourner vers le mécénat ou le sponsoring ou doit-on continuer à fonctionner de la même façon, c’est-à-dire, attendre les financements des partenaires pour créer, diffuser et même supporter ses charges ? Sur la question le metteur en scène européen, Luca Fusi a invité les structures de théâtre à travailler à asseoir leur autonomie financière dans leur fonctionnement.
Au cours des 72 heures des grandes assises nationales du théâtre, d’autres thématiques seront également développées. Ce sont, entre autres, la mutuelle de santé des acteurs du théâtre et des arts apparentés ; les Lompolo (cérémonie de récompense des acteurs du théâtre et de ses arts apparentés), la clé de répartition des droits voisins pour les femmes et les hommes et du théâtre.
En rappel, la FENATHEB est la plus grande organisation de la filière théâtre au Burkina Faso, car représentée dans les 13 régions du pays à travers ses onze (11) sections régionales et ses deux points focaux que sont le Sahel et le Centre-Nord. Cette organisation, créée en 2005, regroupe plus de 300 compagnies et troupes de théâtre, d’humour, de conte et de marionnette du pays.
Malick SAAGA
