Chaine de solidarité contre Covid-19 au Burkina Faso : Les cinéastes ont contribué à plus de 4 milliards de FCFA

Sur une initiative de la Direction générale de la cinématographie et de l’audiovisuel (DGCA), les chaînes de télévisions burkinabè avaient reçu près de 200 productions cinématographiques et audiovisuelles burkinabè pour une diffusion gratuite sur une période de trois (3) mois dans un contexte de Covid-19. Le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT), à la fin de l’opération a organisé une cérémonie de clôture, le 24 septembre 2020 pour traduire toute sa reconnaissance aux généreux donateurs de films.

Dans un contexte de Covid-19, Les Burkinabè ont été invités à une chaine de solidarité. C’est dans cet élan que le secteur du cinéma, sur l’initiative de la Direction générale de la cinématographie et de l’audiovisuel (DGCA), sous le couvert du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT) en collaboration avec le ministère de la Communication et des Relations avec le Parlement (MCRP), a été sollicité. Il s’est agi d’une opération de diffusions gratuites de films burkinabè sur les chaînes de télévision burkinabè durant les mois de mai, juin et juillet 2020.

Le rapport final indique qu’au terme de ladite opération, 742 heures 26 minutes 28 secondes ont été consacrées, à la diffusion de films burkinabè sur sept (7) chaînes de télévisions burkinabè (Canal 3, RTB Télé, BF1, LCA, TVZ, 3TV et SMTV). En tout, 195 films (75 longs-métrages, 107 courts-métrages et 13 séries) ont été exploités. Et la valeur financière de ces programmes offerts s’élève à 4 191 950 000 FCFA soit 598 850 000 FCFA par chacune des chaînes.

Cette « très grande générosité », à en croire le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango, a permis non seulement aux Burkinabè de subir moins péniblement l’infortune Coronavirus, mais également à chacun d’eux de se redécouvrir. « C’était ça le but véritable », s’est-il satisfait. Le ministre a avoué avoir tiré de bons enseignements, puisque l’élan des producteurs et réalisateurs de films ont fait découvrir une production cinématographique d’excellente qualité, made in Burkina Faso. Il a traduit toute sa gratitude aux généreux donateurs par un « merci ».

Prenant la parole au nom de tous les responsables des chaînes ayant accepté de diffuser gratuitement, Evariste Combary de la RTB Télé, a souligné, que ce programme trimestriel étoffé, aurait en outre, permis de revisiter des grands classiques du cinéma burkinabè. « Je pense qu’avec cette convention et pendant trois mois de confinement, quand les Burkinabè étaient à la maison, on a pu réapprendre. Le doyen l’a dit, le cinéma, ce n’est pas seulement du divertissement, mais aussi, c’est de l’éducation. On a pu avoir une immersion dans notre patrimoine culturel à travers tous les thèmes qui ont été développés », a confié celui-ci. Au nom de tous les télédiffuseurs, M. Combary a, par ailleurs exposé le souhait de voir les deux ministères initiateurs du projet, avec l’appui des cinéastes, les accompagner ne serait-ce qu’une fois par an ou tous les deux ans. 

Le cinéaste Gaston Kaboré, a au nom des producteurs et réalisateurs généreux, réagi à son tour. Il a laissé comprendre qu’il était judicieux, et même dans le rôle de la corporation du cinéma de « répondre avec enthousiasme et devoir ». « Nous avons été fiers de rencontrer le public, les téléspectateurs de notre pays dans un contexte particulier sur sept chaînes de télévision, mais aussi nous avons compris que le cinéma était toujours perçu comme un facteur de socialisation important dans un pays tel que le Burkina, terre du FESPACO », a expliqué l’Etalon d’or du FESPACO 1997. 

Pour joindre l’acte à la parole, le ministre Sango a, décerné, séance tenante, des attestations de reconnaissance aux différents producteurs et responsables de chaînes de télévision. La cérémonie a été ponctuée de prestations d’artistes dont Mariah Bissongo. 

Malick SAAGA