Lettre Ouverte à Abdoul Karim Sango : Un écrivain fustige Boubacar Dao et prend le ministre à témoin

Lettre Ouverte à Abdoul Karim Sango : Un écrivain fustige Boubacar Dao et prend le ministre à témoin

Lettre Ouverte à Monsieur le Ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme burkinabé.

 Monsieur le Ministre Aboul Karim SANGO,

Permettez- moi  de vous adresser ce message.

Je suis Loro Mazono de mon vrai nom Kodjo Kama. Je suis Burkinabé. J’ai déjà travaillé au Ministère de la Culture, entre  1999-2000. Je vis en France  et je  suis écrivain. J’ai publié de  nombreux romans. J’ai collaboré  au  journal   l’Indépendant lorsque celui-ci paraissait.

    J’ai un sérieux contentieux avec  votre   « Chargé de mission », Koba Boubacar Dao. Quand  je rentre dans mon pays  pour me ressourcer, je saisis l’occasion pour présenter mes œuvres. En 2017, par mon intermédiaire,  les éditions du Panthéon ont fait un dépôt de 30 livres   de mon  roman,  « La porteuse de Baya », auprès  de la  SAGES, la  Société des auteurs, de l’écrit et des savoirs, dont votre « Chargé de mission » est  le  président. L’éditeur lui a fait une remise de 30% sur  chaque livre vendu. J’ai moi-même porté les œuvres, pour que le prix  soit accessible au public burkinabé. Et chaque  livre est  ainsi vendu à 10.000 F CFA au lieu de 13.000F CFA, prix auquel  votre salarié a voulu le vendre, le jour de la dédicace, le 3 juillet 2017, au Centre de Presse Nobert Zongo. Et je m’y  suis   catégoriquement opposé. L’a-t-il vendu à  ce   prix- là,  à mon insu ? Je n’en sais rien.

Je lui ai  par ailleurs signifié, après la présentation de «  La porteuse de Baya », de me faire un compte rendu financier des  ouvrages  ou de s’adresser  directement  l’éditeur. Malheureusement, cela n’a pas été le cas.

Ainsi, en décembre 2018, j’ai demandé à une  dame qui  partait   pour le Burkina Faso,  de   porter    une lettre à votre « Chargé de mission » (ce dernier  n’occupait pas ce poste à cette période-là)  de ma part. Remise   par l’entremise  d’un ami, monsieur Koba Boubacar Dao m’a répondu par un courriel, en  me disant qu’il me  fera le point de la vente des livres, après la Semaine Nationale de la Culture. Malheureusement,  votre  « Chargé de mission » n’a pas  respecté l’esprit  de son message, du moins sa parole.

Le 27 juin 2018, j’ai à nouveau confié  un courrier à  une autre   dame qui  se rendait pour des vacances au Burkina.  Elle a transmis la correspondance au même ami pour votre  « Chargé de mission ». Celle-ci   visait à attirer son attention sur la question des livres. Il m’a   répondu par un courriel  disant qu’il  me fera un compte rendu  dans un bref délai. Alors, je me suis armé de patience, en espérant que ce dernier  donnera  une suite, mais  il continue de garder un silence coupable et arrogant.

   Je me  définis comme quelqu’un qui ne lâche rien. Je déteste profondément  la malhonnêteté sous toutes ses formes. Je me suis alors résolu à aller au fond des choses, pour découvrir ce qu’il y a de détestable et d’indigne chez votre  « Chargé de  mission ». Ainsi,  le 22 juin 2020, j’ai adressé un troisième  message à  Kaboré Gustave qui  l’a transmis  à Dramane Konaté, votre Conseiller technique, pour  Koba Boubacar Dao. La correspondance lui est parvenue mais  au moment où j’écris ces mots, ce dernier n’a même pas daigné donner un accusé réception de ma correspondance. Dramane Konaté et le Directeur général du livre, Valentin Kambiré, ont maintes fois tenté de rencontrer votre étrange « Chargé de mission », pour discuter  avec lui  de la question du  règlement des livres mais ce dernier  s’est honteusement  dérobé, disent-ils. Certainement qu’il se reproche quelque chose, et quelle attitude indigne !

      Monsieur le  Ministre, Koba Boubacar Dao  est un enseignant de formation, et par voie de conséquence, un éducateur.  Si après trois ans de dépôt de livres auprès de lui, il se refuse à faire un compte rendu financier  aux éditions du Panthéon, c’est dire qu’il ne peut  en aucun cas être  un modèle pour les élèves qu’il  a  lui-même enseignés ! Or un bon    enseignant est sensé être exemplaire. De source digne de foi, il semble  que votre « Chargé de mission »  serait  compromis dans d’ « autres affaires » touchant le monde  culturel burkinabé. Au regard de ces faits, Monsieur le Ministre, je vous prie de  souffrir  que  je me  pose cette question : « La nomination de Koba Boubacar Dao au poste de Chargé de mission n’a-t-elle  pas été  une erreur de casting ?  Une enquête de moralité a-t-elle été faite avant le choix de celui-ci ? »   C’est dire que  si un jour  votre salarié venait, à  découvrir un pot de confiture dans les locaux du Ministère de la Culture, peut-être  n’hésitera-t-il  pas à y plonger la main. Certainement les gens de son espèce peuplent  l’administration burkinabé et c’est très grave, pour le pays des   Hommes intègres de Thomas Sankara !

       Si je  me  suis   évertué  par trois fois,  à   adresser  des messages, à votre « Chargé de mission »,  pour  qu’il fasse un compte rendu financier ( l’éditeur  considère tous  les livres comme  vendus)  aux  éditions du Panthéon, c’est parce que je suis le porteur des œuvres. Aussi,  je ne veux pas que ce dernier  avec qui j’entretiens de bons rapports préjuge de monsieur Koba Aboubacar Dao  et partant  du monde  littéraire  de mon pays, le Burkina Faso. De toute  façon,  ce dernier, Monsieur Jeoffroy  Delépine, a déjà une très  mauvaise image de  la SAGES  et surtout  de son président,  votre « Chargé de mission ». Je  demande aux fondateurs de cette association de le destituer de son poste de président,  à cause de son acte  déloyal, le refus de faire un compte rendu de la vente des livres,  non  sans conséquence. Car il ne jouit d’aucun crédit auprès des écrivains  burkinabés. Et en ce qui me concerne, je me passerai désormais de la SAGES, au cas où je voudrais promouvoir un livre, tant que monsieur Koba Aboubacar Dao en  sera le président.  Le Directeur des éditions du Panthéon  est  tellement déçu qu’il  n’entend plus envoyer des  livres  au Burkina Faso pour promotion.

 Monsieur le Ministre, lors d’une interview à Africa 24, vous dites ceci, «  je suis un  intellectuel lucide », la « culture est l’âme d’un peuple ».  À mon avis,  votre « Chargé de mission »  est en train de  ternir  l’ « âme du Ministère de la Culture », du fait même de ses turpitudes. Je ne peux pas imaginer qu’une telle personne, à la moralité douteuse,  entretienne  des rapports de travail avec vous !

 Vous qui, selon mes sources, êtes un homme politique honorable et intègre !

      Monsieur Abdoul Karim SANGO, indépendamment de votre poste de Ministre, vous avez été avant tout  un professeur de droit ayant  enseigné à l’Université. Aussi, vous êtes un intellectuel  qui recherche certainement l’impartialité et la droiture en toute chose, donc  je vous interpelle sur ce contentieux qui n’honore pas votre Ministère. Je sais que  vous êtes attaché aux valeurs de l’éthique, de la transparence, de la bonne gouvernance. D’où cette volonté de vouloir repenser la gestion  des «  trésors du Faso ». D’autant que vous êtes soucieux d’une bonne utilisation de  l’argent des contribuables. Ce geste est à saluer. Je souhaite  que celui-ci fasse des émules dans les autres ministères pour tenter de  lutter contre le  gaspillage des finances de l’État.

 Certes, je n’ai  pas la prétention de  vouloir vous dicter une ligne de conduite, mais en tant qu’écrivain, intellectuel et patriote, je me permets modestement de dire ceci : «  Je vous prie de mettre l’homme  qu’il faut  à la place qu’il faut. »

Monsieur le Ministre, je suis tellement révulsé par le comportement de  votre « Chargé de mission », que le jour où je mettrai pied au Burkina, si ce dernier ne règle pas les livres, sachez alors  que  je filerai  directement vers les  locaux de votre Ministère. Et certainement que vous assisterez à une altercation  entre votre   salarié et moi,  voire un   pugilat, à cause de son inconduite scandaleuse. Comme   il bafoue la morale et l’éthique, je ne resterai  pas  un ange, face à ce personnage  mais  je souligne que je suis un homme policé et pacifiste, attaché aux valeurs de  la  probité.

 Je vous prie de prendre en compte ce modeste message qui peut rendre service à la démocratie burkinabé et  inciter à réfléchir sur la question de la  décadence morale.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre de la Culture des Arts et du Tourisme,  l’expression de mes sentiments les plus respectueux.

-Ci-joint  le bon de dépôt des livres  qui porte le nom de votre « Chargé de mission ».

Loro Mazono, écrivain burkinabé vivant en France.

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