Ode : Un talent vrai qui se démarque du tintamarre

Ode : Un talent vrai qui se démarque du tintamarre

Ode est une auteure compositrice interprète. Originaire du Burkina Faso, sa musique ratisse large et se révèle être le reflet de plusieurs identités. A la fois traditionnelle et moderne son style repose sur du tout si bien qu’il est si difficile de la catégoriser dans un genre unilatéral. Il a fallu attendre qu’elle présente officiellement, le fruit de ses années de recherche musicale pour la découvrir véritablement. « Tilgré », son tout premier album (Long Play) de sa carrière est un chef d’œuvre de 10 chansons, enregistré entièrement en live au studio « Hope Musiks ».  Et c’est par un show live qu’elle l’a baptisé en présence des hommes de média et autres invités au CDC la Termitière.

D’entrée de jeu, c’est un point de presse qui installe les journalistes et autres animateurs culturels, collègues, amis et connaissance de l’artiste. Au présidium, Odette Kaboré, plus connue dans l’univers artistique sous le pseudo, Ode, est accompagnée de deux membres de son staff. Ils procèdent à la présentation sommaire du produit discographique, « Tilgré ». Il s’agit d’un album de 10 chansons, enregistré en live au studio « Hope Musiks » d’Eliézer Oubda.

Des thématiques poignantes

Amour, pardon, immigration, ce sont entre autres les thématiques développées en mooré et en français.  Selon Ode, ce nouvel opus est une caricature de la vie sociale. Elle tente alors de dépeindre une société « malade » qui a besoin de délivrance d’où l’éponyme « Tilgré » (délivrance en mooré).

Sa chanson « Monsieur le président » est un cri de cœur qui interpelle les dirigeants africains surtout à se ressaisir pour mieux faire face à l’immigration de la jeunesse. C’est peut-être parce que cette jeunesse africaine s’étouffe qu’elle se voit contraindre de rechercher l’« eldorado » ailleurs. Et Ode va inviter impérativement les élites politiques à faire quelque chose.

Dans certains titres, la chanteuse implore le pardon de tous pour pouvoir vivre dans une société harmonieuse et saine. Les chansons « Suugri », « Dunya to », « Teli mam » résument bien ses supplications.

Un style métis     

Ode ne s’est donc pas contentée de dénoncer verbalement les faits. Elle y met aussi de l’émotion en les chantant. Alors « Tilgré » est une exploration de plusieurs genres musicaux. Du slow au reggae en passant par le winga, le warba, le mbalax, la chanteuse transporte son auditoire dans un univers polyculturaliste. C’est un style métis difficile à catégoriser. Ode fait de la musique du monde.

Un show live à l’occasion

C’est ce que le public a découvert au cours du concert live donné après la présentation de l’album à la presse. La chanteuse avec son groupe musical, fait son entrée avec un slow dont elle s’approprie la création. Calme, timide et posée, sa voix charnelle tantôt émotionnelle tantôt émotive auréolée des saveurs mélodieuses sur fond d’instruments traditionnels et modernes, tels le kundé basse, le kundé solo, la guitare, le clavier, la percussion, laisse percevoir la touche singulière de sa musique. Elle bascule ensuite sur du winga, visite le reggae, le warba ou encore le mbalax personnalisé.  Un concert qui résume le travail de recherche musicale, alimenté par sa vie religieuse, sa formation à l’Institut national de formation artistique et culturelle (INAFAC), ses sensations, ses perceptions de la vie, etc.

« Tilgré » est aussi le fruit d’un travail collectif car exécuté musicalement par des musiciens burkinabè pétris de talents. Ce sont Sina Kiénou (guitare) ; Luc Kiendrébeogo (kundé basse), Drissa Sissoko (percussion) ; Léonce Traoré (clavier) ; Badri Sanou (batterie) ; Charlotte Tiendrébeogo (chœur).

L’album est une coproduction entre Global connexion music group ; l’Association Cocoricoeur et un mécène du nom de JB M’ba Yaoré. En tant que produit commercial introduit dans le circuit économique, le management est confié à Global connexion music group basé en France avec des ramifications au Burkina Faso, si l’on s’en tient aux dires de Abdoul Wendkouni Bilgo, chargé de communication de la boîte. La conquête du marché passe, à l’en croire, par le canal médiatique (radio, télévision, internet, etc.).

De notre avis, l’artiste et son staff peuvent se positionner à une échelle internationale avec « Tilgré ». Car l’œuvre se démarque du lot des tintamarres sonores urbains répandus sur le marché discographique burkinabè. Ode a toutes les chances de décoller et de s’imposer parce que le produit est créatif, vrai, à la fois identitaire et métis. Il faut sérieusement y réfléchir et l’extirper de la vile populace du show-business musical burkinabè.

Malick SAAGA             

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