Le « Premier procès » d’El Présidenté : Le « chef d’ Etat-major » était drôlement à la barre

Le « Premier procès » d’El Présidenté : Le « chef d’ Etat-major » était drôlement à la barre

Hier 26 mars 2021, le Théâtre national Koamba Lankoandé du Centre National des Arts du Spectacle et de l’Audiovisuel (CENASA) a vibré de fou rire. Nous étions au spectacle d’humour de l’artiste-humoriste burkinabè, El Présidenté. Intitulé « Premier procès », son quatrième One man show a convoqué à la barre des organes humains pour faire leur procès. Les yeux,  le nez, les oreilles, la bouche, l’anus, les pieds et les mains et enfin le pénis nommé le « chef d’ Etat-major » , ont été drôlement auditionnés.

22 heures 15 minutes à 23 heures 35 minutes, c’est le temps de prestation du « Premier procès » d’Abdoul Kaboré dit El Présidenté. Il s’agissait du quatrième One man show de sa carrière. Dans ce spectacle d’humour d’1 heure 20 minutes,  l’humoriste accompagné de son musicien (pianiste), Asaria Bamogo sur scène, a transporté les spectateurs dans un univers assez rigolo. Cette histoire du « Premier procès » contée est assez banale. Et personne n’aurait pensé ou imaginé une telle imitation railleuse. Le public avait-il pressenti les instants de fou rire qu’il allait vivre ? En tout cas, c’est une salle du CENASA qui a presque fait le plein. Autorités administratives, sponsors, parrain artistique, partenaires et autres admirateurs de l’humoriste étaient présents.

El Présidenté tellement inspiré avait l’air d’improviser parfois sur le public

El Présidenté, dans ce spectacle a convoqué à la barre une succession d’organes humains pour les auditionner. Il s’agissait des yeux,  du nez, des oreilles, de la bouche, de l’anus, des pieds et des mains et le pénis. Chacun a été « jugé » selon son comportement, ses actes et son indiscrétion.

Qui n’a jamais été trahi par ses yeux ? Avons-nous le pouvoir de les contrôler face à certaines situations ? On a du regarder ce qu’on ne devrait pas regarder et cela nous a parfois causé du tort, n’est-ce pas ? Si seulement certains pouvaient avoir entièrement le contrôle de leurs yeux, ils ne se retrouveront pas parfois dans un pénitencier, à l’hôpital ou même dans une chambre de passe. El Présidenté a condamné avec la dernière énergie les actes posés par les yeux qui conduisent le plus souvent les hommes à l’infidélité.

L’entrée sur la scène de l’artiste était fulgurante et très acclamée

Que dire des oreilles ? Elles paraissent discrètes mais elles sont souvent la principale cause du déséquilibre social. Elles entendent et enregistrent les paroles sans les rapporter fidèlement. Le nez sent ce qu’il ne devrait pas sentir. Il nous indispose et nous met dans l’embarras. Dieu étant super intelligent, a géographiquement éloigné l’anus du nez. Sinon sentir  le « parfum » de l’anus n’est pas chose aisée. La bouche de l’homme est une arme. Elle peut nous détruire ou même nous élever dans certaines circonstances. C’est autant de faits auxquels personne n’avait imaginé qu’El Présidenté s’en est servi pour tenir en haleine son auditoire. Il a épilogué avec le pénis qu’il a surnommé « chef d’Etat-major ». A en croire El Présidenté, le pénis est la source de nos problèmes notamment dans beaucoup de couple. Mais n’agit-il pas en fonction des yeux qui souvent le commandent?

Le public présent avec en ligne de mire les autorités d’honneur

Dans ce spectacle d’humour, l’artiste a utilisé de la métonymie, de la parabole, de la parodie, de la satire, du mimétisme, etc. pour dépeindre la société avec humour. La scénographie de Issa Ouédraogo, la lumière d’Amadou Sondo, la mise en scène de Hypolitte Kanga, à suivre le spectacle, ont contribué à rendre ce One man show d’El Présidenté, simplement hilarant.

« Premier procès », au-delà de l’humour, interpelle tout un chacun à maîtriser ses pulsions, à ne pas se laisser distraire par ses organes et rester focus. Mais un homme, biologiquement normal peut-il contrôler à 100% ses sens ? La question demeurera posée.

Ram OUEDRAOGO

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