Tribune libre : IPN, pourquoi un secrétariat technique au lieu d’une direction générale ?

Tribune libre : IPN, pourquoi un secrétariat technique au lieu d’une direction générale ?

Cette analyse est de l’Institut des Peuples Noirs (IPN) la Renaissance et signée par Ousmane Ted Tuina Djiguemdé, Conseiller technique du ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango. Le texte expose de façon explicite  » Pourquoi un secrétariat technique au lieu de la direction générale de l’IPN ? Pourquoi avoir accepté une solution à minima ? « 

Après l’acte historique posé par le gouvernement burkinabè, au cours de son conseil des ministres du jeudi 6 août 2020, en réintroduisant l’IPN dans l’organigramme du ministère de la culture, des arts et du tourisme, j’ai été interpellé par des Noirs du Burkina Faso et de la Diaspora qui avaient une joie mesurée. Mesurée parce qu’ils ne comprenaient pas pourquoi l’on s’est limité à « un simple secrétariat technique » au lieu de recréer la « Direction générale » de l’IPN. Donc ce serait un manque de volonté d’aller clairement à la renaissance de l’IPN! Non, nous devons nous réjouir parce que c’est la meilleure alternative que le gouvernement burkinbè a choisi.

L’IPN est définitivement né, l’IPN est définitivement sécurisé et, je l’espère, le pouvoir qu’a la société civile nationale et internationale, à travers les cadres de concertation et de dialogue politiques que lui offre le système de gouvernance burkinabè, lui donne tout le poids nécessaire pour empêcher que l’IPN vive à nouveau une seconde hibernation. C’est le contrôle citoyen de l’action publique (CCAP) qui garantira le succès futur de l’IPN. Sur cette question, aucune inquiétude à se faire, la joie doit être totale! Pourquoi ne pas douter de la volonté politique de relancer l’outil international « IPN »? Cette question trouve réponse dans l’ancrage institutionnel de la nouvelle structure.

Dans l’ordonnancement juridique de notre pays, le secrétariat technique est une structure administrative au-delà d’une direction générale. D’ailleurs, le secrétaire technique a rang de conseiller technique, directement dépendant du ministre lui-même, sans intermédiaire. Ce qui veut dire qu’entre lui et le gouvernement, il n’y a qu’un seul pallier: le ministre. Nous devons donc nous réjouir que l’IPN soit directement porté à un rang supérieur avec une oreille collée à la porte du conseil des ministres, pour faire des alertes, des suggestions et propositions fortes afin d’avancer plus rapidement et plus sereinement.

Mais, si le gouvernement n’a eu que la solution de placer l’IPN au rang de secrétariat technique, c’est parce que la mise en hibernation de l’IPN a dissipé beaucoup d’acquis et de ressources, éteint beaucoup d’engagement et de motivation, effacé des mécanismes et relations. Tout ceci ne peut se construire en un seul claquement de doigts! Il faudra un travail de fond et c’est ce travail de fond que le secrétariat technique sera chargé d’assurer pour aboutir à la convocation d’un symposium international, visant à re-contextualiser l’IPN, en l’incrustant dans la géopolitique et les nouvelles réalités du monde, afin que les fruits de cette réflexion alimentent le congrès des peuples noirs (instance décisionnaire) qui va redéfinir l’IPN nouveau et l’inscrire sur des bases définitives pour la renaissance du monde noir et de l’identité culturelle noire! A partir de là, le combat nous appartient à tous!

Il n’y aura de renaissance noire que lorsque l’Afrique sera debout avec sa Diaspora pour s’assumer et s’imposer dans le processus décisionnel des affaires du monde. C’est exactement l’objectif principal que les fondateurs de l’Institut des Peuples Noirs (IPN) lui avait destiné et c’est le devoir qui s’impose à nous, donc c’est notre combat ultime! Plus rien ne doit compter à nos yeux! C’est bien déjà que le premier président noir américain métissé (Barack Hussein Obama) intervienne au 21ème siècle, c’est bien que Joe Biden choisisse comme colistière noire métissée (Kamala Harris), mais ce n’est pas cela le but principal du combat que nous ont prédestiné nos pères et nos mères, c’est savoir qui nous sommes, comment avons-nous contribué à la culture universelle, quelle est notre place véritable dans la marche du monde et comment l’assumer de façon pleine et entière? Voilà notre préoccupation! Et nous réussirons coûte que coûte!

Source : Institut des Peuples Noirs (IPN) la Renaissance

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