Gérard Koala à propos de son prix PADEV 2020 : « Cette reconnaissance est une gifle à tous les négationnistes »
Le Prix Africain de Développement (PADEV) est une initiative des organisations de la société civile de 12 pays africains. Créé en 2006 à Abidjan, cette distinction selon la Fondation 225, œuvre à l’instauration d’une culture du travail, du mérite et de l’excellence comme valeurs cardinales de la société africaine. Le PADEV est décerné chaque année à des personnes physiques et/ou morales dont leurs actions dans des secteurs d’activité contribuent au développement de leur pays et partant de là, de l’Afrique. C’est à ce juste titre que le Burkinabè, Gérard Koala, Coordinateur général du Festival Ouaga-New York (FONY) a été distingué, Meilleur promoteur culturel africain de la diaspora. C’est à l’unanimité que le jury lui a attribué le PADEV 2020 et qu’il attend soigneusement, le 19 juillet prochain pour recevoir son trophée à Kigali, au Rwanda . Nous avons rencontré notre compatriote via internet pour mieux comprendre les enjeux d’un tel prix mais et surtout l’impact réel du FONY sur l’Afrique.
Kulture Kibaré : Vous êtes le Meilleur promoteur culturel africain de la diaspora du PADEV 2020. Est-ce que vous vous attendiez à une telle distinction ?
Gérard Koala : Non, sincèrement je ne m’y attendais pas.
Kulture Kibaré : Votre initiative, FONY existe depuis cinq (5) ans. Aujourd’hui, quel est son impact réel en Afrique, au niveau économique, culturel et communautaire ?
Gérard Koala : D’abord sur le plan communautaire, le FONY est un cadre de rencontres des communautés. Son impact culturel est réel dans la mesure où il offre un cadre d’expression à la culture africaine à travers les différents artistes du continent. Enfin les rencontres professionnelles à chaque édition du FONY, donnent l’occasion d’échanger entre les différents acteurs des possibilités d’investissement qui s’offrent à la diaspora afin de contribuer au développement économique.
Kulture Kibaré : Dites-nous, quelle est la part contributive du FONY au développement de l’Afrique ?
Gérard Koala : Il serait très prétentieux de dire que nous avons des chiffres sur la contribution du FONY au développement économique de l’Afrique. Je dirai simplement que le FONY offre une belle plateforme d’expression culturelle pour l’Afrique à New York, à l’instar des autres activités qui se tiennent chaque année et qui regroupent plusieurs nationalités. Cela est apprécié par les premières autorités du Burkina Faso ainsi que d’autres qui nous accompagnent dans cette aventure.
Kulture Kibaré : Quels sont selon vous les enjeux d’un tel prix au niveau continental ?
Gérard Koala : À mon humble avis, les enjeux sont considérables dans la mesure où le prix récompense des Africains qui œuvrent dans plusieurs domaines d’activité pour le rayonnement de l’Afrique et surtout qui contribuent au développement économique du continent. C’est une référence du leadership et de l’excellence africaine, toute chose qui à mon sens revêt une grande responsabilité dans le positionnement de l’Afrique dans le monde.
Kulture Kibaré : Cette récompense redore-t-elle le blason du FONY quand on sait qu’une certaine campagne de discréditation de votre événement tendait à se répandre au Burkina Faso ?
Gérard Koala : Aucunement. Le FONY n’a jamais souffert d’aucune action négative à son encontre de qui que ce soit. Je dirai que cette reconnaissance est une gifle à tous les négationnistes qui font l’apologie de la division. Rappelez-vous que la devise du FONY est « la Fête qui nous unit ». Nous œuvrons à unir pour mieux se développer avec nos qualités et nos insuffisances. Les personnes averties et conscientes de la noblesse de notre œuvre, ont toujours su apprécier à sa juste valeur le FONY.
Kulture Kibaré : Quel avenir pour vous promoteur et toute l’équipe du FONY après ce mérite ?
Gérard Koala : L’avenir appartient à l’être suprême. Nous menons cette activité avec passion depuis plus de 20 ans. L’histoire culturelle de notre pays reconnaîtra l’utilité des actions que nous avons eu à faire au profit des différents acteurs du milieu culturel burkinabè et même au-delà. Pour ce qui est du FONY, nous l’avons initié et après 5 brillantes éditions, il appartient à tous ceux qui croient en sa pérennité de l’accompagner. Nous ne sommes que des passants et vous le savez aussi bien que moi, les hommes passent mais leurs œuvres utiles, restent.
Interview réalisés par Malick SAAGA