Conte et éducation : Des enseignants du primaire s’initient à l’art du conte oral

Conte et éducation : Des enseignants du primaire s’initient à l’art du conte oral

L’Association Koombi Culture dans le cadre du projet « Conte à l’école », a organisé une formation des enseignants du primaire le 11 janvier 2020 à Ouagadougou sous le thème : « conte en milieu scolaire : Canal de transmission et outil pédagogique ».  Le formateur Massamba Gueye a partagé avec une vingtaine de participants son expérience sur le conte oral.

Après les artistes des arts de la scène (conteurs, musiciens, etc.), c’est au tour des enseignants des écoles primaires de Ouagadougou de bénéficier, à l’espace culturel Napam Beogo, de la « formation des conteurs et enseignants »  initiée par l’Association Koombi Culture dans le cadre du projet « Conte à l’école ».

  Le formateur sénégalais, Docteur Massamba Gueye s’est appesanti à ce deuxième jour de formation sur l’enseignement sur le conte oral à savoir « enseigner le conte, enseigner par le conte et enseigner pour le conte ». Il s’agit d’une initiation à la différenciation des arts narratifs qui consiste à expliquer les enseignants sur comment séparer le conte des autres formes. « Nous avons pu le faire dans la première partie en regardant le profil des enseignants qui sont du primaire et leur expliquer les limites l’enseignement du conte quand il n’est pas préparé pédagogiquement. L’avantage est qu’aucun d’eux n’a été formé pour enseigner le conte oral. Il s’agissait ici donc, du conte oral », a expliqué le Docteur.

La deuxième partie du module, a-t-il poursuivi, s’est attelée sur « comment travailler sur les séquences ? ». « Comment avec les élèves, arriver à travailler sur les séquences, relever les séquences narratives, faire la différence entre l’histoire et le récit, entre les étapes et les unités de la narration, travailler sur le relevé des verbes et des proverbes, comment enseigner l’adjectif, la SVT, les mathématiques à travers un conte ? A la fin nous avons travaillé à la préparation à la classe pour une séance de conte », a confié M. Gueye. A l’en croire toujours, d’après les réactions des uns et des autres à travers les exercices, les enseignants se sont rendus compte que c’est plus facile d’enseigner aux élèves, quand ça passe par le jeu ou le conte, plutôt que de les imposer des leçons qu’ils ont la flemme d’apprendre. Pour épiloguer, le formateur du jour, a indiqué que cette séance a fait prendre conscience que « les élèves retiennent de mémoire et ce qui est retenu de mémoire ne peut pas être oublié ».

Issiaka Ouattara (participant)

Cet avis est bien partagé par Issiaka Ouattara, Directeur de l’école N’Kwamé N’Krumah A de Ouagadougou. En ce qui lui concerne, en tant que participant, cette formation était nécessaire et indispensable parce que, avoue-t-il « nous sommes dans une pédagogie qui est calquée sur ce que nous connaissons fort longtemps. Maintenant que c’est une manière de nous amener à enseigner autrement les enfants  pour qu’ils puissent se dégager de leur timidité, c’est louable ». Il révèle s’être outillé en technique de l’art oratoire notamment comment être face aux enfants pour raconter un conte. L’autre intérêt, a-t-il soutenu, est que les différentes disciplines enseignées dans une classe peuvent être pliées dans un conte.

L’objectif recherché selon le fondateur de l’Association Koombi, par ailleurs Coordonnateur général du projet « Conte à l’école », Kientega Pingdewindé Gérard (KPG) s’étale sur deux aspects. « Primo, c’est de préparer les enseignants à recevoir les artistes conteurs à l’école. Secundo, c’est de donner les outils à ces enseignants pour qu’il puissent intéresser les élèves au conte ». Le patron du projet estime que cette démarche va permettre de transmettre réellement les valeurs à nos enfants et non des idéologies.

La formation a été ponctuée par des remises d’attestations à l’ensemble des participants.

Malick SAAGA

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