Conte en milieu scolaire : Des artistes burkinabè à l’école de Massamba Gueye

Conte en milieu scolaire : Des artistes burkinabè à l’école de Massamba Gueye

La première formation des artistes des arts de la scène, dans le cadre du projet « Conte à l’école » s’est tenue dans la matinée du 10 janvier 2020 à Ouagadougou avec une quinzaine de participants sous le thème :« Conte en milieu scolaire : Canal de transmission et outil pédagogique».

Nous sommes à la deuxième phase du projet « Conte à l’école », initié par l’artiste conteur, Kientega Pingdewendé Gerard dit KPG. Une quinzaine de participants issues des différentes filières artistiques, ont pu renforcer leur aptitude artistique, à l’espace culturel Napam Beogo, sous la direction du Docteur Massamba Gueye. Le Sénégalais, mieux connu sous l’appellation « La bouche d’Afrique » a, dans cette première formation qui est dédiée aux professionnels des arts de la scène (conteurs, musiciens, comédiens, etc.), formulé son pitch dans une approche à la fois pédagogique et pratique.

« On a fait d’abord une première partie théorique, sur des aspects théoriques pour que les gens comprennent c’est quoi d’abord le conte, comment ça fonctionne, qu’est-ce qu’une étude structurale, sémantique et anthropomorphique  du conte ? Travailler sur la caractérisation des personnages, le relevé thématique et surtout aussi sur la phonétique, les points d’articulation de la voix et du corps. Dans la deuxième partie, nous avons des exercices pratiques. Parce que dès l’entame ce matin, nous avons fait la constitution du répertoire. Chacun des conteurs a constitué un répertoire et ceux qui n’en avaient pas ont fait un répertoire de conte ou de récit qu’ils ont entendus. C’était donc parti d’un point théorique à un point pratique »  a expliqué le formateur du jour, le « maître de la parole », Massamba Gueye.

Selon lui, le contenu de cette formation devrait aussi pouvoir permettre de différencier les genres de conte, les types de personnages qui existent, la différence entre l’histoire et la narration, la maîtrise de ce qu’on appelle les point d’articulation, mais surtout le plus important  le statut du conteur dans la société africaine.

Massamba Gueye

Il était alors tout utile, pense-t-il d’amener les participants à comprendre la nécessité d’être professionnels jusqu’aux bouts des ongles et d’être disponibles pour accompagner les élèves. Car la finalité est de pouvoir permettre à chacun de savoir quel type d’histoire, il faut raconter aux tout-petits quand il va retourner dans une classe. « C’est de donner au projet conte à l’école, les moyens de voler encore des années et des années. Parce que ces ressources humaines qui sont là, il faut les former pour que le projet perdure », a indiqué M. Gueye qui a tenu à souligner que le Sénégal ne dispose pas d’un tel format de « Conte à l’école ».

Ce qui ne laisse pas, Bobellé Toudeba, indifférent. L’artiste conteur et participant, a avoué que cette séance vient confirmer ses points d’ombre sur « quel conteur raconte quel conte pour quel public ? ». Il s’est donc réjoui de cette expérience aussi positive dit-il.

KPG

Pour le Coordonnateur général  de « Conte à l’école », KPG,   cette nouvelle trajectoire du projet, à savoir les deux jours de formations en faveur des artistes des arts de la scène dans un premier temps et le personnel pédagogique des écoles primaires dans le second temps, va amener le conteur à pouvoir s’identifier, savoir où il est, et quels sont les besoins historiques qu’il faudra mettre en valeur, pour mieux construire l’imaginaire des enfants. « Ce qui est important aujourd’hui, par rapport à cette formation, ce qu’elle va donner davantage d’outils aux artistes conteurs pour qu’ils puissent parler le même langage dans ce projet », s’est-il satisfait.

Sydyr est un artiste chanteur burkinabè qui a du mérite sur la scène. Ayant pris part à la formation, il dit retenir un aspect important qui est l’adresse au public. « La musique c’est la parole d’abord. En tant que musicien, c’est important de savoir communiquer avec son public. Et j’ai bien retenu des choses  ». Il espère que ses prochaines créations seront mieux abouties après s’être outillé dans la technique de la maîtrise de la parole et du récit.

Malick SAAGA

   

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