Échéance électorale 2020 : Des acteurs culturels dans le traquenard politique?
2020, c’est l’année des élections au Burkina Faso. Les politiciens s’activent. Il faut mettre toutes les chances de son côté en s’assurant que son électorat est au beau fixe. Les stratégies politiciennes se mettent en place.
Seulement la démarche préélectorale qui est constatée le plus souvent dans les pays tiers-mondiste, va au-delà du champ politique. Au Burkina Faso, comme dans d’autres pays voisins, les acteurs culturels sont devenus des instruments de conquête électorale. C’est en ces périodes de précampagne qu’ils deviennent plus utiles au politique.
Dans le monde du spectacle burkinabè, les actes sont révélateurs. Vous l’auriez remarqué, cette pléthore de cérémonies de récompenses ou ces concerts d’hommages aux victimes du terrorisme ou encore les soirées de soutien aux FDS ces derniers temps, ça et là ont eu pour la plupart du temps, pour source de financement un gourou politique appelé mécène. Le parrainage et autre patronage est attribué à des ministres, députés ou maires d’arrondissements qui saisissent l’occasion pour marquer leur adresse au public. En politique, on ne fait rien pour rien.
Une chose est alors certaine, en cette phase préélectorale, les parrainages d’événements par des hommes politiques tant bien culturel que dans d’autres secteurs vont s’intensifier. Il ne serait pas impertinent de s’interroger sur la corrélation entre cette échéance électorale 2020 et ces mesures de soutien.
A l’acteur culturel de prendre toutes ses dispositions, ne pas être dupe et ne pas tomber dans le traquenard politique. L’éthique va de soi certes, mais il y a un rubicond à ne pas franchir lorsqu’on intervient dans la création des œuvres de l’esprit. L’acteur de la scène culturelle en l’occurrence l’artiste et son staff doivent se départir de toutes manœuvres et ruses politiques qui consisteraient à les dresser comme des figurines en période de précampagne et/ou campagne. Un artiste est intemporel, impartial et sans aucun bord politique.
De plus en plus, des acteurs culturels tombent dans ce traquenard politique. Ceux-là, recherchent le plus souvent le gain facile tout en foulant aux pieds leur conviction, leur idéal, leur engagement ou leur combat. Souvent au prix de rupture des fans. La musique parmi tant d’autres produits culturels, c’est du business, mais l’art est esprit qui traverse le temps. C’est pourquoi il faudrait attention et savoir où danser.
L’horizon 2020 est une belle aubaine pour les potentiels gourous politiques. Les artistes et autres acteurs du secteur culturel (producteurs, managers, promoteurs, entrepreneurs, journalistes, communicateurs) sont prévenus. Il y a lieu de réfléchir, réfléchir plusieurs fois en tant qu’acteur de la scène culturelle avant d’affronter son destin. Toutefois, rien n’est interdit. Mais attention à l’envers du décor.
La Rédaction
