Monique Ilboudo, Invitée d’honneur de la FILO 2019 : « c’est en produisant des œuvres que l’on peut éduquer la population à semer la paix autour d’elle »
La Foire internationale du livre de Ouagadougou (FILO) bat son plein dans le pavillon du Soleil levant du SIAO. Au deuxième jour, les stands d’exposition ne tarissent point de visiteurs. Nous sommes allés à la rencontre de l’invitée d’honneur de cette 15e édition. Il s’agit de l’éminente écrivaine burkinabè et professeur de Droit à l’Université Joseph Ki-Zerbo, Monique Ilboudo. Passionnée de lecture et de l’écriture, nous avons bien voulu recueillir ses impressions et sa participation.
Kulture Kibaré : Dites-nous en quoi la littérature peut-elle promouvoir la paix et la sécurité ?
Monique Ilboudo : Il est vrai que cela peut paraître dérisoire, c’est-à-dire les mots face à certaines tragédies. Mais, à la vérité les écrivains ont eux-mêmes besoin de paix pour écrire. Lorsqu’un pays est en guerre la littérature est en difficulté car les écrivains ne pourront jouer leur rôle. Aussi, les œuvres de par leur contenue ont pour mission d’interpeller, tout en soutenant des valeurs comme la paix, la sécurité. L’écrit est durable, il peut servir aux générations futures, c’est là qu’on trouve le savoir. Alors c’est en produisant des œuvres que l’on peut éduquer la population à semer la paix autour d’elle.
K.K : Les Burkinabè aiment plutôt la fête que la lecture. Quels mots à l’endroit de toutes ces personnes qui ne s’intéressent ni à la FILO ni à la lecture ?
M.I : Il y a du travail à tous les niveaux. C’est déjà un pas que fait notre pays en célébrant le livre. Il faut également la sensibilisation et la communication autour d’un tel évènement. En plus les écrivains devront jouer leur rôle en produisant des œuvres qui intéressent le public. Puis, initier les enfants dès le bas âge à la lecture, leur donner le goût. C’est ce que la FILO fait déjà.
K.K : Quelles sont vos attentes à cette présente FILO ?
M.I : Qu’il y ait un grand public qui vienne à la découverte de nos écrits et de s’en acquérir aussi. Ceux qui seront dans l’incapacité de s’en procurer sur place peuvent visiter les bibliothèques ou les librairies après car comme le dit le slogan, une nation qui lit est une nation qui gagne.
Interview réalisée par Honorine A OUEDRAOGO (Stagiaire)