Burkina Faso : Des découvertes technologiques audacieuses aux oubliettes

Burkina Faso : Des découvertes technologiques audacieuses aux oubliettes

Le stand du burkinabè Abas Zangré a été l’un des points d’attractions du 5e Salon des banques et des petites et moyennes entreprises de l’UEMOA qui s’est tenu du 7 au 10 novembre 2019 à Korogho, en Côte d’ivoire. L’homme est, en effet, le concepteur de Viim T4, la première marque burkinabè de téléphone portable.  Ce bijou technologique dispose de plusieurs séries (T4, T4+, K1) et une version smartphone. Quant à ses logiciels et à son design, ils sont le fruit de l’imagination et de la créativité de designers et d’ingénieurs burkinabè. Cette initiative audacieuse, et ambitieuse mérite d’être saluée, et encouragée à sa juste valeur. Car, elle est la preuve que le Burkina Faso dispose de la matière grise et d’une nouvelle race d’entrepreneurs visionnaires. Seul bémol, le téléphone portable est monté, depuis sa mise sur le marché en 2017, en Chine. C’est pourquoi, Abas Zangré et ses collaborateurs rêvent d’installer une usine de montage ultra-moderne en terre burkinabè. Ils souhaitent, pour ce faire, le soutien des politiques, des pouvoirs économiques, bref l’appui financier et matériel des bonnes volontés. Leur appel sera-t-il  entendu? Rien n’est moins sûr.

Le Burkina Faso n’est pas à son premier exploit

  En effet, le pays des hommes intègres n’est pas à sa première innovation, création ou entreprise technologique. L’on a encore en mémoire « iCivil », la plateforme burkinabè révolutionnaire co-inventée par Adama Sawadogo, basée sur une application mobile permettant l’enregistrement des naissances, et par ricochet les faits d’Etat civil. Une première au monde, de l’avis, à l’époque, de la presse nationale et internationale. Ou Issoufou Korogho Bangré qui a séduit de nombreux burkinabè à travers la fabrication de machines agro-alimentaires. Le jeune ingénieur burkinabè, Christian Toé est, pour sa part, inventeur du « Laafi Bag », un sac réfrigérant qui permet de maintenir les vaccins à une température idéale. Cette trouvaille vise à atténuer le calvaire du personnel médical installé dans les régions reculées et difficiles d’accès en Afrique. Quant au burkinabè d’origine ghanéenne, Kushiator Newlove Kwaku Issa, il est parvenu à créer une machine à tisser automatisée. Uniquement alimentée par de l’énergie solaire, elle est capable, selon son inventeur, de tisser quotidiennement 30 pagnes.

Des inventions audacieuses restées dans les tiroirs

La liste n’est pas exhaustive. Loin sans faut. Malheureusement, ce boom technologique n’aura été qu’un feu de paille. Car, une fois, le  Forum de la recherche scientifique et des innovations technologiques, le Prix Thomas Sankara de l’Innovation, et les effets d’annonce passés, ces entrepreneurs, inventeurs, chercheurs, et innovateurs sont rangés dans les tiroirs. Cette situation est indubitablement l’une des causes du retard technologique des pays africains, et du Burkina Faso,  en particulier.

Il est donc à présent grand temps que les Burkinabè, notamment les pouvoirs publics, économiques et autres sortent de leur torpeur afin d’engager résolument le Burkina Faso sur la voie du progrès technologique aux côtés des pays occidentaux. Une tâche difficile, mais pas impossible. Et pour cause. La prouesse en la matière de la Chine, du Japon et des quatre Dragons d’Asie (Corée du Sud, Hong-Kong, Singapour, Taiwan), d’anciens pays colonisés pour la plupart, est reproductible à souhait. Une foi inébranlable en l’homme, l’engagement, la détermination, le travail, la discipline constituent, cependant, des préalables pour amorcer ce bond en avant.

La Rédaction

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