Société civile culturelle : L’« Appel de Wemtenga » invite à retirer les deux noms et propose un calendrier de sortie de crise

Société civile culturelle : L’« Appel de Wemtenga » invite à retirer les deux noms et propose un calendrier de sortie de crise

Un groupe dit « Appel de Wemtenga » composé d’acteurs culturels burkinabè, a organisé une conférence de presse dans l’après-midi du 15 mars 2022 à Ouagadougou. Il s'est agi pour lui d'inviter non seulement la Confédération Nationale de la Culture (CNC) à retirer les noms des deux représentants de la société civile culturelle à la future Assemblée Législative de Transition, mais également proposer un calendrier de sortie de crise au sein du monde de la culture.

Les principaux acteurs de l’Appel de Wemtenga (au présidiu) qui ont animé la conférence de presse

Depuis l’annonce de la mise en place d’une Assemblée Législative de Transition (ALT) par le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) afin de consolider les acquis démocratiques par une participation citoyenne sans exclusion, les organisations de la société civile font des pieds et des mains pour siéger.

C’est dans un tel contexte que le monde culturel et artistique s’est senti aussi concerné en proposant un délégué et une suppléante. Malheureusement, les deux identités que sont Salif Sanfo et Augusta Palenfo qui sont les choix dits « arbitraires » de la Confédération Nationale de la Culture (CNC), ne font pas l’unanimité et divisent les opinions du monde culturel. C’est ainsi que depuis le 11 mars dernier, nous assistons à des contestations, des dénonciations, des injures, des accusations, des affronts verbaux sur les réseaux sociaux surtout.

Ces gesticulations publiques désolantes ont amené un groupe d’acteurs culturels à se concerter à Wemtenga, d’où l’appellation « Appel de Wemtenga ». Selon son porte-parole, Ousmane Boundaoné, cette réunion est justifiée et même urgente car, « constatant l’incapacité de la Confédération Nationale de la Culture (CNC) à désigner de manière consensuelle et inclusive le délégué des acteurs culturels à l’Assemblée Législative de Transition et face à l’exaspération de la crise », il fallait agir dans le but « d’engager toutes les faîtières de la culture à la recherche d’une accalmie et à des échanges civilisés », a-t-il expliqué.

Le groupe d’« Appel de Wemtenga », a pour ce faire, invité le bureau de la CNC à « retirer la liste des candidatures des représentants déposée auprès des autorités » afin de permettre à l’ensemble des acteurs de désigner de façon collégiale et consensuelle le représentant du secteur de la culture. Il a également informé qu’il va « convoquer dans les meilleurs délais une Assemblée Générale extraordinaire de la CNC pour aborder cette crise de gouvernance et prôner l’entente et l’harmonie » au sein du monde culturel et artistique.

Sans attendre, les chantiers débuteront dès demain, 16 mars 2022, par une consultation large de toutes les parties prenantes  (bureau CNC, bureaux des faitières de la culture, ministère, candidats annoncés, etc.). L’ « Appel de Wemtenga », va ensuite ouvrir une nouvelle liste des candidatures et la validation se fera le 18 mars prochain au CENASA, à Ouagadougou. Le groupe a, par ailleurs prévu le lancement d’une plateforme « Appels à idées Google form » ouverte à tous les acteurs culturels du Burkina Faso.

Mais au moment où se tient la conférence de presse, qu’en est-il de la situation actuelle des candidatures proposées par la CNC devant être déposée devant l’autorité compétente ? A entendre Ousmane Boundaoné, la liste des deux représentants devait être déposée au ministère en charge de la culture. Ce dernier, relate toujours M. Boundaoné, ayant désisté, a alors orienté les éventuels candidats vers le ministère en charge de l’administration territoriale. « Cette liste a été effectivement déposée au MATD qui s’est chargée de collecter. Et par la suite, on nous dit que la liste est parvenue comme toutes les autres listes dans un bureau à Ouaga 2000. Jusqu’à hier, au moment où on se réunissait, la CNC nous a informés qu’elle a introduit une lettre pour annuler la liste. Mais cette lettre a été déposée au ministère en charge de la culture. On se dit que ça ne va pas. Effectivement ledit ministère a rappelé le bureau de la CNC pour qu’elle vienne retirer ce courrier pour le transmettre à qui de droit. Cette démarche a-t-elle été faite ou pas ?  Nous n’en savons rien  », a confié ce porte-parole de l’ « Appel de Wemtenga ». Il poursuit en outre, en déclarant que la CNC est informée de la conférence de presse de même que d’autres faîtières. Ousmane Boundaoné a soutenu avoir pris langue avec le président de la Fédération Nationale du Théâtre au Burkina (FENATHEB), Paul Zoungrana dans sa démarche. Mais, seulement ce dernier a avoué attendre les décisions qui seront prises à la conférence de presse avant de se déterminer à s’engager ou pas.

Si toutefois la liste des deux candidats proposés par la CNC venait à être validée, le groupe d’ « Appel de Wemtenga » a laissé entendre qu’il pèsera de son poids, en tant que force de pression et de proposition pour faire entendre la voix des artistes et éventuellement annuler la validation.

Ont signé la déclaration du groupe d’« Appel de Wemtenga », Roger Wango, Kisto Koimbré, Gérard Koala, Ousmane Boundaoné, Moumouni Savadogo, Adama Ouédraogo dit Gauché, Clovis Ouédraogo, Mamady Ouédraogo dit Madess et Bamogo Théodore dit Bamos Théo.

Malick SAAGA

Kulture Kibaré     

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