Sculpture en bronze: Aller à la conquête du marché international

Sculpture en bronze: Aller à la conquête du marché international

Les sculptures en bronze constituent l’un des produits artisanaux phares du Burkina Faso. Le secteur de l’artisanat au pays des Hommes intègres, selon de récentes études, compte plusieurs dizaines d’unités de production, et emploie plus d’un demi-million de sculpteurs. Le même rapport révèle que la totalité ou une partie des revenus de près d’un million et demie de burkinabè provient du secteur du bronze.

Alors, pour booster ce domaine d’activité, et surtout encourager la consommation locale, le Gouvernement de la transition a mis en place en 2015 un fonds, doté d’un budget annuel d’environ 100 millions F CFA, et destiné à l’achat des œuvres d’art du pays. Ces objets devaient, ensuite, dans la vision des dirigeants de l’époque, servir à décorer les bâtiments publics.

Dans le même esprit, il est toujours possible, pour les autorités actuelles, d’envisager de doter par exemple les bureaux des différents responsables de l’administration publique d’objets en bronze. Les artisans ou les sculpteurs peuvent également être sollicités pour réaliser, pour peu qu’on y mette les moyens, des objets d’arts ou statues qui trôneraient à des endroits bien déterminés de la plupart de nos grandes villes.

C’est une question de volonté politique. Et contrairement à la croyance populaire, la sculpture, et particulièrement celle du bronze est un métier noble, et rentable. Sous d’autres cieux, les sculptures de bronze ne sont ni plus ni moins que des objets de luxe. Mais, que peut le Gouvernement face au manque d’ambition qui semble caractériser la plupart des acteurs de ce secteur?

Disons-le tout net. Notre pays regorge de sculpteurs talentueux, mais incapables de se projeter dans le futur. La sculpture sentimentale ou l’art pour l’art a ses limites, et ne mène nulle part. Un sculpteur digne de ce nom ne saurait attendre les événements culturels majeurs, tels le SIAO, le FESPACO, le SITHO, etc. pour espérer écouler ses produits auprès…des touristes occidentaux. Il est temps d’en finir avec le marché local (s’il en existe!), et tenter une percée sur le marché sous-régional, continental, et international. Malheureusement, l’activité artisanale au Burkina Faso traine comme un boulet au pied son caractère individuel ou familial. Ces particularités sont ainsi les principales causes de son incapacité à conquérir les  marchés internationaux. A titre illustratif, elle représente moins d’un 1 % du total des exportations du Burkina Faso. Pourtant, l’artisanat, notamment la sculpture en bronze, et même en bois constitue une véritable mine d’or, une montagne d’espèces sonnantes et trébuchantes à faire pâlir plus d’un sculpteur. Et pour cause. Un ensemble de sculptures en bois de l’artiste nigérian, Ben Enwonwu a été récemment vendu à Londres pour plus de 500 000 dollars US (plus de deux cent cinquante millions F CFA). Ou encore, le « New World Map », la sculpture faite d’aluminium et de cuivre de l’artiste ghanéen, El Anatsui, qui a été adjugé à 767 000 dollars US (environ 385 millions F CFA). Il est temps pour les sculpteurs burkinabè de sortir du confort douillet du centre national d’artisanat d’art, et le Village artisanal de Ouagadougou.

La Rédaction

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