Musique : Ces artistes burkinabè qui disparaissent sans prévenir
Dans un environnement très concurrentiel où l’évolution de la technologie est presque quotidienne et les consommateurs de plus en plus exigeants en termes de qualité des produits et services, que doit proposer un « artiste–musicien du tiers monde » ?
Dans un tel contexte rythmé par un rapport de force des « gros filous » du showbiz (cas du Burkina Faso), il est évident que pour s’emparer conséquemment des parts de marché et asseoir sa notoriété de façon pérenne, s’informer, innover et se former continuellement demeurent très indispensables et nécessaires. Sinon disparaître est fort plausible.
Dans cet oligopole culturel burkinabè où baignent les œuvres artistiques, il n’est pas toujours évident pour des talents purs de s’en sortir. Les artistes « indomptables » du cercle vicieux des managers et autres entrepreneurs culturels nationaux véreux, devraient trouver les voies et moyens possibles pour se promouvoir. Mieux, s’outiller (textes, techniques et méthodes, etc.) en management de carrière, c’est impératif.
Mais force est de constater avec regret que même les plus célèbres artistes-chanteurs burkinabè sont le plus souvent ignorés des circuits internationaux. Leurs produits ne sont-ils pas compétitifs (mauvaise qualité ou outils de communication temporels) ?
Il y a pourtant de la matière chez les uns (musiciens-instrumentistes) certes, mais la plupart des vedettes manquent de la teneur dans leur production artistique musicale. Cette légèreté dans la création et la recherche artistique, laisse transparaître la conquête difficile d’un marché sous régional voire africain ou encore mondial. Au Mali, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, … il y a des icônes connues de la planète. Au Burkina Faso, ça ne l’est toujours pas.
Qu’est-ce qui peut bien expliquer cette difficile pénétration ? L’absence d’un statut de l’artiste dans la politique culturelle artistique de l’Etat? L’amateurisme, l’illettrisme ou le manque d’ambition des créateurs, sont-ils autant de facteurs qui expliquent une telle exclusion des œuvres burkinabè à l’échelle mondiale ?
On se leurre par des subtilités dans les analyses critiques parfois arbitraires et saupoudrées d’immenses publicités mensongères. L’art ne ment pas. Certains sont, déjà morts de leur propre mort, musicalement parlant.
Soum Walker, Zaksoba, Madess, Ali Veruthey, Keyt, Fat Beauté, Belissa, pour ne citer que ceux-là. Ils ne se sont jamais projetés sur un marché plus large. Et à force de persister dans la monotonie, ils ont fini par jeter l’éponge en se reconvertissant les uns, en promoteurs culturels et les autres contraints de chercher l’Eldorado ailleurs.
Il faut repenser ses méthodes et outils de gestion artistique.
Pour ce faire, l’artiste doit intégrer tous les paramètres culturels, communicationnels, technologiques afin de pouvoir s’imposer de façon intemporelle assurer sa survie. Il doit disposer d’un bon plan de carrière régulièrement actualisé.
L’artiste doit être vrai, ouvert, très créatif et innovateur dans son art. Vous n’êtes pas sans savoir que les produits américains, asiatiques et européens qui atterrissent sur le marché ont une longueur d’avance du fait de l’influence culturelle. Il faut prioriser sa culture dans sa production. C’est l’arme la plus redoutable pour conquérir tout marché.
Beaucoup d’artistes burkinabè ne comprennent pas ce qu’ils créent et ne créent pas ce qu’ils comprennent. L’artiste doit être sincère et simplement vrai. Il peut s’inspirer de tous autres créateurs mais sans jamais faire du copier-coller. A persister dans le plagiat, on finira par disparaître. Cette jeune génération devrait semer la graine de l’espoir et quitter dans cette tendance urbaine légère et sans fond. Il faut revaloriser le terroir mais sans faire uniquement dans le folklore. Sinon …
La Rédaction