Dédicaces d’album : Aller au-delà du folklore
A quoi servent les nombreuses campagnes de reboisement, observées chaque année, au Burkina Faso, si elles ne sont pas suivies de l’entretien de ces milliers d’arbres plantés? Naturellement, les plants mis en terre ne parviendront jamais à maturité. Et ce sera l’éternel recommencement, ou le surplace.
Les dédicaces sont quotidiennes
Malheureusement, ce phénomène est aussi manifeste dans le milieu du showbiz burkinabè. Chaque jour que Dieu fait, un artiste musicien dédicace un album. A l’occasion de ces rencontres organisées avec les hommes et femmes de médias, des stratégies de promotion de l’opus sont déclinées (quand elles existent!), des concerts dans les 13 régions du Burkina Faso sont annoncées avec à la clé des passages sur les différentes chaines de radios et de télés publics et privées de la place. Mais, il ne s’agit, pour la plupart, faut-il le souligner, que de vœux pieux ou un coup d’épée dans l’eau.
Aucune stratégie pour une véritable promotion
Tout observateur avisé constatera que l’artiste et son staff s’évanouiront dans la nature aussi rapidement qu’ils sont apparus. L’artiste est jeté aux oubliettes. L’on n’entendra plus jamais ou très rarement parler de lui. Pendant ce temps, la valse des dédicaces se poursuit sur le terrain de manière interminable. Pour paraphraser un acteur américain bien connu, les dédicaces sont presque devenues un sport national, du moins dans le milieu du show-biz. En un mot comme en mille, la promotion d’un artiste doit aller au-delà de la simple conférence de presse-dédicace. Au contraire, le plus gros du travail commence après cette étape. Après la sortie de l’album, point n’est besoin de dormir sur ses lauriers. Le relatif retard musical accusé par le pays des hommes intègres, comparé au niveau d’autres pays de la sous-région s’explique, sans doute, par cela.
Les acteurs impliqués dans la promotion
Que ce serait-il passé, si un minimum de sérieux dans la promotion de cette pléiade d’artistes avait été observé à travers notamment un véritable matraquage médiatique, l’organisation de concerts, ou de showcases pour faire plus simple? Pour notre part, cette déplorable situation incombe à nos artistes, et à leurs soi-disant staffs.
Eviter de se jeter dans les mains des filous
Dès lors, il faut d’abord opérer, en tant qu’artiste, un véritable travail sur soi afin de proposer aux mélomanes des œuvres de qualité (talon d’Achille de la musique burkinabè). Ensuite, il faut veiller à s’entourer d’une équipe managériale sérieuse, professionnelle, et surtout qui a déjà fait ses preuves. Il faut éviter de se jeter dans les bras du premier manager ou promoteur culturel venu. Cette dernière recommandation, tout comme d’ailleurs les premières, est vitale pour tout chanteur qui souhaite amorcer une carrière prometteuse.
Car, une grande carrière musicale ne se construit guère si l’on tente de sortir un album, le dédicacer, et tenter d’en écouler les CD à la sauvette. Jamais.
La Rédaction