Musique religieuse au Burkina : S’adapter ou périr

Musique religieuse au Burkina : S’adapter ou périr

La musique religieuse chrétienne au Burkina Faso, depuis son apparition sur la scène nationale, peine à maintenir le cap sur une longue durée. Malgré la régularité des sorties discographiques, elle éprouve des difficultés à rattraper sa « sœur » mondaine qui la distance de plusieurs années-lumière. Cette dernière dispose, en effet, de moyens plus sophistiqués, une organisation rigoureuse, des acteurs professionnels (chanteurs, danseurs, managers, producteurs, arrangeurs, etc.), et aguerris.

Qu’est-ce qui explique cette performance ou ce bond en avant de la musique dite profane ? Nous sommes dans un monde en perpétuelle mutation où seuls survivent ceux qui s’adaptent. Cette musique mondaine est donc parvenue avec brio à s’adapter, à s’ouvrir à d’autres styles musicaux, à opérer sa mue chaque fois que de besoin. C’est à cette étape clé qu’a surgi le péché originel de la musique dite religieuse au pays des Hommes intègres : l’inadaptation.

Loin de nous, l’idée de pousser les chantres à copier à la lettre, les autres chanteurs excellant dans d’autres genres musicaux. La musique religieuse ne saurait sombrer dans le vulgaire ou la mondanité gratuite avec en toile de fond des danseurs et danseuses dénudés ou aux tenues suggestives.

Cela ferait évidemment pâlir plus d’un saint. Chanter pour le « Seigneur » n’exclut toutefois pas, de se mettre à l’ère de la modernité sur le plan logistique, technique et artistique pour égayer et les fidèles chrétiens et les mélomanes en général, ou sait-on jamais, gagner des âmes au Christ. Bien au contraire. Il faut donc faire appel à une équipe professionnelle, faire usage d’un matériel ultra-moderne (caméras, scénario bien ficelé, chorégraphie synchronisée et variée, etc.).

C’est le cas des Etats Unis, et plus proche de nous, des pays anglophones (Ghana, Nigéria, Afrique du sud, etc.) et francophones (Côte d’ivoire, Bénin, etc.). Que l’on soit chrétien ou non, difficile de rester indifférent devant la pure beauté des images, servies par une prestation époustouflante et une chorégraphie ouverte. Bref.

Ce qui contraste avec les productions nationales religieuses, c’est qu’elles sont  caractérisées de prestations artistiques approximatives, une chorégraphie caricaturale et invariable. Dans ces conditions, il est difficile de ratisser large, c’est-à-dire de ramener des « brebis égarées » dans la bergerie du « Seigneur », encore moins égayer les fidèles avertis de la chose musicale. Les chantres,  notamment leur staff (s’il y en a) doivent donc travailler à s’adapter, à tourner des vidéos de belle facture…

Outre ces différents aspects, les chantres sont invités à sortir du cadre des chaines télé et radio confessionnelles pour aller à la conquête d’un public plus large.

La Rédaction

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