« Les statues rêvent aussi… » : Un visio-spectacle de danse entre Ouagadougou et Munich
Le spectacle de danse « Les statues rêvent aussi… », mis en scène par le burkinabè Serge Aimé Coulibaly et l’allemand Christophe Gockel a été joué, le 25 octobre 2022, simultanément à Ouagadougou (Burkina Faso) et à Munich (Allemagne). Dans cette représentation, il est question de la restitution des biens culturels africains pillés par l’Occident.
Il est 18 heures et quelques minutes à Ouagadougou (Burkina Faso) et 20 heures et quelques minutes à Munich (Allemagne). Les spectateurs prennent place. Ils s’impatientent de chaque côté. Le spectacle à l’affiche s’intitule « Les statues rêvent aussi… ». Il est mis en scène par le burkinabè Serge Aimé Coulibaly et de l’allemand Christophe Gockel.
Dans ce spectacle, les deux metteurs en scène questionnent les biens culturels africains pillés par l’Occident à travers un langage artistique exprimé par des danseurs, comédiens, marionnettes et une chanteuse.
Le sujet est toujours d’actualité. Les langues se délient. Faut-il accepter cette restitution ou pas ? La représentation chorégraphique convoque alors et les victimes et les coupables de ce pillage. « On voulait travailler sur un thème qui va interpeller les deux populations, c’est-à-dire l’Europe et l’Afrique en même temps. Moi, c’est l’Afrique et lui c’est l’Europe », a expliqué Serge Aimé Coulibaly. La démarche, à l’entendre est de faire dialoguer deux publics, de toucher le cœur du sujet et de dire la réalité des choses.
II a fallu chercher pendant deux ans pour trouver la bonne formule du spectacle, celle de faire jouer de façon simultanée et harmonisée les artistes à Ouagadougou et à Munich. Pour le besoin, les deux metteurs en scène ont mobilisé une vingtaine de techniciens contre 7 artistes sur scène. Il s’agit d’un visio-spectacle, c’est-à-dire un spectacle vivant à distance à l’aide de technologie de visioconférence. « Le projet a démarré vraiment avec le confinement. Au moment où les spectacles n’étaient plus possibles, on commençait à faire les trucs par zoom, par visio, etc. C’est de là que l’idée est venue de créer un spectacle sur deux pays en même temps pour être en interaction », a confié le danseur chorégraphe burkinabè.
Plusieurs personnalités ont répondu présentes à cette première diffusion au Burkina Faso. Parmi elles, le directeur de Goethe Institut, Martin Pockrandt qui rappelle que le sujet a intéressé et intéresse son institution. C’est pourquoi, il n’a pas hésité à venir suivre le spectacle.
Le spectacle « Les statues rêvent aussi… » se poursuit ce jeudi 27 octobre 2022, toujours à l’Espace culturel Gambidi à 18 heures et 20 heures à Munich.
Ram OUEDRAOGO
Kulture Kibaré