Les RITLAMES : Une nouvelle tribune de promotion des langues nationales
La première édition des Rencontres Internationales de Théâtre en Langues Maternelles, en abrégé (RITLAMES) se déroule les 18, 19 et 20 novembre 2021 à Ouagadougou. Cette journée d’ouverture à l’Espace culturel Gambidi, a marqué le rituel du lancement officiel des activités.
Les Rencontres Internationales de Théâtre en Langues Maternelles (RITLAMES) sont une initiative de l’Association Kala-Kala Théâtre en collaboration avec Les Plaisirs Chiffonnées. C’est un nouveau cadre à la fois artistique, culturel et éducatif en vue de promouvoir les langues maternelles au Burkina Faso à travers le théâtre, le conte, le slam et l’humour.
« C’est une tribune que nous sommes en train de mettre en place pour permettre aux langues nationales de pouvoir dialoguer ensemble sur scène comme il en est de même pour le français. C’est parti d’une idée banale d’écrire un texte en mooré. Cela nous a poussés à une réflexion, pourquoi ne pas mettre en place un festival qui va faire la promotion de nos langues ? Pourquoi être tout le temps dans le français alors que nos langues portent aussi une certaine poésie, une certaine musicalité ? Pourquoi ne pas le faire dans nos langues ? On a réfléchi et petit à petit le projet s’est mis en place », a expliqué le promoteur des RITLAMES, Sidiki Yougbare. L’objectif d’une telle tribune vise donc à « créer un cadre d’échanges entre chercheurs et artistes utilisant les langues maternelles dans leurs créations ».
C’est pourquoi dès l’ouverture de la présente édition un panel sur l’« état des lieux de nos langues nationales dans l’enseignement 60 ans après les indépendances », a été animé par la directrice de l’Association de promotion de l’éducation non formelle, Sanata Zoungrana. Elle est revenue dans son exposé sur les nuances de certaines terminologies linguistiques, la sociolinguistique burkinabè, le répertoire des différentes langues nationales, avant de montrer l’importance pour les Burkinabè de valoriser leurs langues au niveau local.
Pour le parrain de cette première édition, Paul P. Zoungrana, une telle initiative, bien pensée n’a plus besoin que l’on démontre toute son importance. A l’entendre les RITLAMES favorisent davantage la préservation des langues nationales, la consolidation de nos imaginaires, de nos socles culturels et de nos identités. « Nous savons tous que valoriser et promouvoir les expressions artistiques dans nos langues maternelles est d’une importance capitale pour pouvoir trouver des solutions dans nos multiples problèmes de société », a-t-il soutenu. Et d’ajouter que c’est un honneur pour lui d’être associé à une réflexion aussi profonde, parce que malheureusement on tend souvent à promouvoir des effet de feu de paille, des évènements de folklore au Burkina Faso. « Ce qui nous intéresse le plus, c’est le fait d’aller en profondeur, de savoir d’où nous venons pour enfin déterminer où on va. Préserver ce que nous sommes, préserver nos langues, préserver nos cultures, nos mœurs……c’est une force que ce festival détermine et pour moi c’est un honneur de tenter de contribuer mon modeste savoir », a renchéri M. Zoungrana.
Les RITLAMES sont ouvertes à tous, du 18 au 20 novembre 2021 à l’Espace culturel Gambidi et au Centre culturel Pan-Taabo. Ceux qui veulent y prendre part en tant qu’artiste peuvent faire parvenir leurs œuvres en remplissant une fiche de renseignement à l’Espace culturel Gambidi ou en s’inscrivant via le site www.ritlames.com. Aux RITLAMES, c’est aussi des ateliers de formation et des spectacles vivants. En raison du deuil national décrété par le président du Faso, les spectacles de cette première journée ont été annulés.
Ahoua KIENDREBEOGO(stagiaire)